dimanche 24 novembre 2024 10:40

« A perdre la raison » : Un drame belgo-marocain porté au cinéma

C’est une histoire « à perdre la raison » que le cinéaste belge, Joachim Lafosse, a choisi de mettre sous les feux des projecteurs. Son film, sorti en salles aujourd'hui, en France, revient sur le quintuple infanticide qui avait secoué, en février 2007, la Belgique et plus particulièrement sa communauté marocaine.

Sorti en Belgique en mai, le dernier long-métrage du Belge Joachim Lafosse vient d’atterrir en France. « À perdre la raison », en salles dès aujourd'hui, mercredi 22 août, en France, revient sur l’affaire Geneviève Lhermitte : l'épouse belge d’un Marocain, qui avait assassiné leurs cinq enfants, il y a cinq ans, en 2007.

Contrairement à la Belgique, où le film avait essuyé différentes critiques, notamment de la part des vrais protagonistes de l’histoire, le film a bien été accueilli par la presse française qui n’a pas hésité à applaudir la performance d’Emilie Dequenne, qui interprète le personnage de Geneviève Lhermitte. Le rôle du père, Bouchaïb Moqadem, nommé Mounir dans le film, est, lui, joué par le talentueux acteur d’origine algérienne Tahar Rahim.

« Le récit autour de ‘l’affaire’ m’a perturbé. J’y ai trouvé matière pour approfondir les thèmes de mes films précédents : les bonnes intentions et ce qu’elles dissimulent, les névroses familiales, la manipulation et la perversité… », confie Joachim Lafosse, cité par Rue89. « Il était hors de question de faire un film sur le fait divers en tant que tel », poursuit-il. Pour ce cinéaste belge de 37 ans, « le cinéma n’est pas le lieu de la vérité, et encore moins de la vérité judiciaire. Ce qui me passionnait n’était pas la prétendue véracité des faits, mais les contradictions des êtres. Cette démarche a suscité des polémiques violentes dans mon pays ».

A perdre la raison : la véritable histoire

Tout a commencé en 1990, à Nivelles, en Belgique. Bouchaïb Moqadem, un Marocain résidant en Belgique, rencontre Geneviève Lhermitte, une jeune femme avec qui il partageait les bancs de l’école. Quelques mois plus tard, le jeune couple se marie. De leur union, naitra cinq enfants : Nora, Myriam, Mina, Medhi et Yasmine. Contraint de déménager, le couple s’installe chez le Dr Michel Schaar, le père adoptif de Bouchaïb. Au fil des années, Geneviève qui ne sortait plus de son domicile « familial », devient dépressive.

En février 2007, alors que son mari était en voyage, elle commet l’irréparable. Après leur avoir préparé le déjeuner, la maman décide de mettre fin à la vie de ses enfants, âgés à l’époque des faits de 4 à 12 ans. Après les avoir égorgés l’un après l’autre, elle tente de se suicider.

« Mes enfants ont été torturés et massacrés. C’est un crime contre l’humanité. J’en ai gros sur le cœur. Ma vie est détruite. Je voudrais que ce procès constitue un espoir pour que mes enfants reposent en paix à tout jamais. J’ai confiance en la justice belge », avait confié, en 2008, le père des cinq enfants, le Belgo-marocain Bouchaïb Moqadem, à Yabiladi.com.

Geneviève Lhermitte a finalement été condamnée, en décembre 2008, à la prison à perpétuité pour l’assassinat de leurs cinq enfants.

22/8/2012

Source : Yabiladi

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