Près de 11 ans après les attaques du 11 septembre 2001 à New York, les musulmans qui habitent en Europe et aux Etats Unis sont encore les victimes collatérales de cet évènement. Pour briser les préjugés que certains peuvent avoir des musulmans et éviter les tensions sociales qui peuvent amener à des actes islamophobes, le journaliste canadien Doug Saunders vient de publier un livre revenant sur les caractéristiques des populations musulmanes installées en occident.
« The Myth of the Muslim Tide, Do Immigrants Threaten the West ? » est le titre d’un nouveau livre, paru le 21 août, qui fait beaucoup parler de lui, en ce moment, en Amérique du nord. De nationalité canadienne et anglophone, l’auteur, Doug Saunders, est également un journaliste très réputé dans son pays. Son ouvrage traite de la place des immigrants musulmans dans la société occidentale actuelle et tente de briser les préjugés qui tournent autour de cette communauté, depuis le 11 septembre 2001 ; des préjugés qui peuvent donner lieu à des sentiments voire des actes islamophobes.
Conspiration
L'un des passages de l'ouvrage souligne que les familles musulmanes ayant immigrées ces dernières années, en Occident, ont des points communs avec les familles juives ou catholiques arrivées dans les mêmes pays au 19 et 20e siècle, rapporte le journal canadien The National Post dans un extrait du livre publié hier, mardi 28 août. A leur arrivée, elles aussi ont vu souffler un vent de panique chez les habitants des pays d’accueil affolés par le nombre d’enfants qu'ils voyaient débarquer, même si, souligne l’auteur, la taille de ces familles avait déjà tendance à diminuer une ou deux générations plus tard.
L’auteur va même jusqu’à parler de « conspiration » de la part des gouvernements des pays d’accueil qui, malgré certaines politiques migratoires sévères, restent, au final, favorables à l’arrivée de ces familles nombreuses car elles contribuent à un accroissement et au rajeunissement de la population du pays.
Par ailleurs, Doug Saunders explique que les immigrants musulmans déjà installés en occident font plus d’enfants que les gens restés dans leur pays d’origine. Par exemple, les Marocaines installées aux Pays-Bas ont un taux de fertilité de 2,9 enfant contre 2,4 pour les Marocaines vivant au royaume ou encore les femmes du Bangladesh vivant en Grande-Bretagne ont un taux de fécondité de 3 enfants contre 2.4 pour celles restées au pays.
Fort taux de natalité
Ce fort taux de natalité s'explique en partie par la provenance de ces familles. Elles viennent généralement de régions rurales dans leur pays d’origine, où le taux de fécondité est bien supérieur à la moyenne nationale. Une fois installées en Europe, ces familles ne font que reproduire ce schéma. Ce constat concerne surtout les populations musulmanes installées en Europe. Le livre cite ainsi le cas des immigrants marocains provenant du Rif, des immigrants turcs provenant d’Anatolie ou encore des Pakistanais venant de Mirpur, une région rurale du Cashmire.
Selon l’auteur, c’est parce que ces familles sont nombreuses qu’elles rencontrent des problèmes pour s’intégrer dans le pays d’accueil. Ces problèmes ne font que s’amplifier si elles s’installent dans une région urbaine où elles auront du mal à s’habituer aux habitudes de la ville.
Tant de Mohamed dans le monde !
Enfin, le passage choisi par le National Post met le doigt sur un autre aspect assez insolite caractérisant ces populations musulmanes immigrées : le port du prénom Mohamed très courant chez ces familles. Ainsi pour certains individus natifs des pays d’accueil, voir que ce prénom est autant répandu donne l’impression que les musulmans dominent en nombre.
Cela est faux, rétorque Doug Saunders, même si le prénom Mohamed a été, par exemple, le prénom le plus courant en Grande Bretagne en 2010, il n’empêche que les musulmans ont beaucoup moins de choix dans les prénoms que le reste des autres groupes ethniques. Il rappelle que si Mohamed est un prénom si courant, c'est parce qu’il est le prénom porté par le prophète.
29/8/2012
Source : Yabiladi