Israël doit autoriser l'accès de son territoire à une vingtaine de demandeurs d'asile érythréens bloqués depuis une semaine entre deux clôtures à sa frontière avec l'Egypte, a affirmé un responsable du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
"Israël doit assumer ses responsabilités en tant que signataire de la convention relative au statut des réfugiés (de 1951) et permettre à ces demandeurs d'asile l'accès à son territoire, ce qui n'est pas le cas actuellement et ce qui nous préoccupe beaucoup", a déclaré jeudi à l'AFP William Tall (bien Tall), envoyé en Israël du HCR.
"Nous pressons avec insistance le gouvernement (israélien) de laisser entrer ces personnes sans retard et d'examiner leurs demandes d'asile", a ajouté M. Tall.
Dans une interview au quotidien Haaretz, jeudi, il a estimé qu'"il serait très irresponsable de les repousser (les migrants) vers l'Egypte, où ils pourraient tomber aux mains de trafiquants", en évoquant des cas avérés de viols et de torture.
Interrogé jeudi à la radio, le ministre en charge des Services publics, Michaël Eytan, a déclaré qu'"Israël doit surveiller ses frontières tout en étant tenu par ses engagements humanitaires internationaux (...) Nous trouverons la formule adéquate pour assumer cette double contrainte".
Le 28 août, les migrants en question, dont un adolescent de 14 ans et deux femmes, sont arrivés à la frontière après avoir traversé le Sinaï égyptien, mais se sont retrouvés bloqués derrière une clôture en secteur situé en territoire israélien, a précisé Haaretz. Ils demandent l'asile politique en Israël.
Saisie mercredi par l'ONG israélienne "Nous sommes des réfugiés", la Cour suprême d'Israël a commencé jeudi à examiner cette affaire mais n'a pas pris de décision. Une nouvelle audience aura lieu dimanche.
Dans un communiqué adressé à la Cour suprême, le conseiller juridique du gouvernement Yéhouda Weinstein a indiqué jeudi qu'"à titre humanitaire, l'armée israélienne a reçu pour consignes de fournir de l'eau et des produits alimentaires de base aux migrants, ainsi qu'une assistance médicale si nécessaire".
Ce texte souligne cependant qu'"Israël est un pays souverain et décide en conséquence souverainement qui peut pénétrer ou non sur son sol, de même qu'il est souverainement habilité à construire une barrière face à l'Egypte pour empêcher l'accès à son territoire".
Il y a trois semaines, un groupe de migrants africains avait été bloqué à la frontière pendant quatre jours avant d'être autorisé à pénétrer sur le territoire israélien pour des "raisons humanitaires".
La présence en Israël de plus de 62.000 immigrants clandestins, dont quelque 35.000 Erythréens entrés par le Sinaï égyptien, a provoqué depuis mai des violences et une polémique.
Israël érige actuellement une barrière de 250 km le long de sa frontière avec l'Egypte. Quelque 170 km sont déjà construits, et l'ouvrage devrait être achevé d'ici la fin de l'année.
6 septembre 2012
Source : AFP
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Israël doit accueillir des migrants bloqués à sa frontière (HCR)
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