Les députés d'Aube dorée, la formation grecque d'extrême-droite, ne disposent plus de protection policière depuis lundi en réaction à l'agression de vendeurs de rue dont plusieurs d'entre eux se sont rendus coupables.
Trois députés d'Aube dorée étaient à la tête d'un groupe de militants qui s'en sont pris samedi à des vendeurs de rue immigrés dans les villes de Missolonghi et Rafina. Des étals ont été saccagés et des tables brisées.
Devant les critiques suscitées par cette descente contre des migrants, le ministère de l'Ordre public a annoncé lundi que les élus d'Aube dorée ne seraient plus protégés par des agents de sécurité désignés par l'Etat.
"La police a décidé de retirer la protection policière dont bénéficiaient les élus d'Aube dorée au Parlement après que ce parti a annoncé qu'il poursuivrait ses actions violentes et ses abus d'autorité", explique-t-il dans un communiqué.
"Cette décision vise à protéger les agents de police de possibles manquements à leur devoir, puisqu'ils doivent à la fois protéger des élus et poursuivre et interpeller les contrevenants", ajoute le ministère.
Le chef de la police de Rafina a par ailleurs été suspendu de ses fonctions. Il lui est reproché de ne pas être intervenu pour mettre fin au saccage.
Jusqu'à récemment groupuscule flirtant avec le néo-nazisme - plusieurs de ses membres ont été vus effectuant le salut nazi et son emblème rappelle la croix gammée -, Aube dorée a réalisé une percée aux élections législatives de juin, faisant son entrée au Parlement après une campagne axée sur la dénonciation de l'immigration.
A en croire les sondages, sa cote continue de progresser. La semaine dernière, Aube dorée était crédité de 10,5% des intentions de vote, contre 6,9% aux élections de juin.
Dans un communiqué publié après les violences de samedi, le parti affirme avoir contrôlé les permis de séjour des vendeurs immigrés et poursuivi ceux qui n'en avaient pas. "Les membres d'Aube dorée ont fait ce que l'Etat absent aurait dû faire il y a longtemps déjà", dit-il.
L'Association des petits vendeurs grecs, qui se dit de longue date victime de la concurrence déloyale des vendeurs de rue sans papier, a salué son action et souhaité qu'elle soit "étendue à tout le territoire", selon l'agence de presse ANA.
10-09-2012, Harry Papachristou; Henri-Pierre André
Source : Nouvel Observateur/ Reuters