dimanche 24 novembre 2024 09:59

France : un plan d'action contre l’antisémitisme et le racisme

Jean-Marc Ayrault a annoncé lundi lors de l'inauguration du Mémorial du camp des Milles à Aix-en-Provence qu'un "plan d'action" contre l'antisémitisme et le racisme serait présenté "dans les prochaines semaines".

"La lutte contre le racisme et l'antisémitisme est une priorité de mon gouvernement", a assuré le Premier ministre dans son discours d'inauguration du Mémorial du camp des Milles, seul grand camp d'internement et de déportation sous commandement français encore intact.

"Je réunirai un comité interministériel sur ce sujet dans les prochaines semaines, pour adopter un plan d'action", a-t-il annoncé.

Ce plan sera "d'abord fondé sur l'éducation, la volonté de combattre les préjugés sur l'étranger, sur l'autre, qui restent ancrés dans bien des mentalités et que des vents mauvais ont à nouveau attisés au cours des années passées", a précisé le chef du gouvernement.

"Qui peut nier la résurgence de ce type de comportements" antisémites ou racistes?, a ensuite lancé M. Ayrault au cours d'une conférence de presse.

"Il est important sur ces sujets que l'Etat s'affirme (...) La France est une République laïque: ça fonctionne quand on rappelle sans cesse nos valeurs, pour qu'elles soient au coeur même de la vie collective", a-t-il souligné. Il a indiqué que son gouvernement travaillait "depuis plusieurs semaines" sur ce comité interministériel.

Il s'est aussi dit "stupéfait" après la publication du pamphlet de l'écrivain et éditeur Richard Millet sur le tueur norvégien Anders Breivik. "Vous allez me dire la liberté de la presse, de création... mais je renvoie l'auteur à ses responsabilités", a enchaîné M. Ayrault. "Je suis très choqué par cela, le risque est tout banaliser", a-t-il mis en garde.

"J'ai toujours peur de la banalisation et d'une sorte d'esthétisme de la violence", a expliqué M. Ayrault.

Dans un texte de 18 pages, publié aux éditions Pierre-Guillaume de Roux dans le recueil "Langue fantôme", qui a provoqué la stupéfaction et l'indignation de nombreux intellectuels, Richard Millet voit notamment en Breivik "un enfant de la ruine familiale autant que de la fracture idéologico-raciale que l'immigration extra-européenne a introduite en Europe".

Le 24 août, Anders Breivik a été condamné à 21 ans de prison, peine qui peut être prolongée tant que le coupable du massacre de 77 personnes le 22 juillet 2011 est considéré comme dangereux.

10/9/2012

Source : Le Nouvel Observateur

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