jeudi 4 juillet 2024 16:19

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Le Maroc renforce sa politique sur l'immigration

Les migrations et la sécurité ont été au coeur du tout premier forum parlementaire organisé entre l'Espagne et le Maroc.

Les autorités marocaines ont tenté de mettre un frein à l'immigration clandestine, en expulsant près de cinq cents migrants entrés illégalement sur le territoire depuis le début de ce mois, a rapporté l'AFP ce mardi 18 septembre.

Ces contrevenants ont été généralement expulsés du pays à partir d'un poste frontière situé à proximité d'Oujda, le long de la frontière algérienne, qui, s'il est officiellement fermé depuis 1994, est toutefois devenu la porte d'entrée principale ouverte sur le Maroc et utilisée par les migrants africains.

L'Espagne s'est également placée en première ligne en termes de répression, Madrid et Rabat ayant coopéré pour expulser des dizaines de migrants qui avaient rejoint à la nage un petit îlot espagnol, tout proche des côtes marocaines.

Les responsables des deux pays se sont rencontrés en début de mois pour s'entretenir des efforts conjoints dans la lutte contre l'immigration clandestine.

"Il est nécessaire d'appréhender les questions migratoires de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée", a relevé le ministre délégué marocain aux Affaires étrangères et à la Coopération, Youssef Amrani, lors du premier forum parlementaire maroco-espagnol organisé le 5 septembre.

La lutte contre les migrations clandestines n'est pas une tâche aisée, a déclaré le diplomate, en soulignant les efforts déployés par le Maroc pour combattre ce phénomène.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo a pour sa part salué le niveau de coopération avec le Maroc en matière de lutte contre l'immigration clandestine.

Cette coopération doit rester permanente, selon le président de la Chambre des représentants Karim Ghellab. La question de l'immigration clandestine ne doit pas uniquement être traitée sous un angle sécuritaire, mais aussi orientée selon une perspective économique de co-développement.

Par ailleurs, le président du sénat espagnol, Pio Garcia Escudero Marquez, a assuré que les huit cent mille Marocains résidant en Espagne ont parfaitement le droit, au même titre que les Espagnols, aux aides pour atténuer les effets de la crise économique dans ce pays.

La coopération sécuritaire ne touche pas uniquement les migrations, mais s’étend aussi à la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, les trafics d’armes et de drogue, selon les responsables des deux parties.

Pour sa part, Enrique Cascallana Gallastegui, porte-parole de la commission de l'Intérieur au sénat espagnol, a salué la collaboration fructueuse en matière de lutte contre le terrorisme, qui a permis de démanteler plusieurs groupes terroristes internationaux.

Il a appelé au développement économique et social pour traiter les causes du terrorisme, qui n'est pas un phénomène touchant uniquement le Maroc et l'Espagne, mais un problème plus global.

La question de la sécurité requiert une approche régionale, a-t-il ajouté. Ce qui se passe dans la région sahélo-saharienne, avec l'arrivée d'éléments terroristes liés aux réseaux de narcotrafiquants, ne menace pas uniquement les pays de la région, mais ses effets d'entraînement touchent aussi la rive nord de la Méditerranée et particulièrement l'Espagne.

Une vision partagée par Alejandro Munoz-Alonso Ledo, président de la commission des Affaires étrangères au sénat espagnol. Il a affiché son inquiétude quant à l'insécurité au Sahel, rappelant l'enlèvement de ressortissants espagnols dans les camps de Tindouf par al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

18/09/12, Siham Ali

Source : Magharebia

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