L'UMP a annoncé mercredi le lancement d'une pétition nationale contre le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, "une perspective extrêmement inquiétante pour la cohésion nationale".
Le principal parti d'opposition de droite a mis le texte sur internet en fin d'après-midi. Il y dénonce une initiative contraire à la tradition républicaine française et relevant du "cynisme électoraliste".
"La gauche donne le droit de vote aux étrangers dès 2013 pour empêcher une vague bleue aux municipales de 2014", lit-on dans cette pétition. "Favoriser le vote communautariste pour compenser la perte du vote populaire, c'est le calcul d'une gauche qui sacrifie l'intérêt général pour garder le pouvoir."
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a confirmé mercredi matin sur RTL la préparation d'un projet de loi pour 2013 instaurant un tel droit. Il n'a pas exclu la possibilité d'organiser un référendum - que réclame la droite - sur cette promesse de campagne du président François Hollande.
"C'est là pour nous un point de rupture majeur sur lequel il est capital que le peuple français se prononce", a déclaré le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, lors d'un point de presse.
Le bureau politique de l'UMP s'est prononcé à l'unanimité pour le lancement d'une pétition nationale invitant Françaises et Français "à faire connaÂŒtre directement (...) leur opposition" à ce projet, a-t-il précisé.
"Cette démarche de notre part est une manière aussi de rappeler qu'il y a un parcours d'intégration à accomplir, que chacun de celles et ceux qui sont étrangers non communautaires sur notre territoire peuvent engager un processus de naturalisation et ainsi d'accession (...) à la citoyenneté française et dès lors à l'ensemble des droits et devoirs afférents", a-t-il ajouté.
Selon un sondage Ifop pour le site Atlantico diffusé mercredi, seuls 39% des Français - contre 55% en décembre 2011 - sont favorables au droit de vote aux élections locales pour les étrangers non européens résidant depuis plus de cinq ans en France.
19 septembre 2012, Emmanuel Jarry
Source : Reuters