"Le Front national est en train de se transformer en véritable machine de guerre", a lancé dimanche Marine Le Pen, en appelant les militants frontistes à recruter autour d'eux pour préparer les municipales de 2014 et pour "prendre bientôt les rênes" de la France.
La présidente du FN a de nouveau prôné l'interdiction des signes religieux ostentatoires sur la voie publique. Le nombre de voiles portés par des musulmanes dans la rue a "explosé", a-t-elle estimé, dénonçant un "affichage qui n'a rien d'innocent". Elle y voit l'œuvre de fondamentalistes qu'elle qualifie de "fascistes verts".
"On me traite d'intégriste parce que je défends la laïcité", a déploré l'ex-candidate à la présidentielle, en référence aux mots employés à son encontre par le ministre de l'Education Vincent Peillon. "Qu'ils me traitent d'intégriste si ça les amuse! Moi, au moins, je suis intègre!".
Marine Le Pen a répété qu'elle était contre le mariage homosexuel et le droit de vote des étrangers. Elle a comparé ces deux réformes promises par la gauche à une entreprise de "diversion": "c'est pour masquer l'inaction totale d'un gouvernement aux ordres de Bruxelles et de l'Allemagne que l'on sort ces sujets-là".
Lors de son discours à l'université d'été du FN, à La Baule, elle a redit son opposition au pacte européen de stabilité, qui arrivera à l'Assemblée dans une dizaine de jours. "Ce traité budgétaire est une calamité anti-démocratique", a-t-elle jugé. "Alors que nous sommes déjà privés de notre monnaie, nous serions maintenant privés de notre budget".
"La France n'a pas à recevoir d'ordres de l'étranger", s'est-elle indignée. Elle a réclamé un référendum sur le traité, reprochant au président François Hollande d'avoir choisi la ratification par voie parlementaire: "Vous n'avez pas mandat pour passer au-dessus de la tête des Français qui sont votre souverain".
Marine Le Pen a aussi parodié la tirade "Moi président de la République" que François Hollande avait employée face à Nicolas Sarkozy dans le débat de l'entre-deux-tours. "Vous président de la République, vous n'avez rien renégocié" du traité européen, a-t-elle attaqué. "Vous président de la République, vous vous accommodez comme le pouvoir UMP d'un chômage de masse", a-t-elle poursuivi, accusant M. Hollande de conduire une "politique économique imbécile". Elle lui a aussi reproché de maintenir une "immigration de masse", de "courber l'échine devant les délinquants" et de "céder au bras de fer que nous imposent les fondamentalistes".
"Alors M. Hollande, qu'avez-vous donc fait de vos promesses de changement?", l'a-t-elle interpellé, en avançant que les Français lui demandaient des comptes. "Je vous accuse de les avoir une nouvelle fois trahis", a-t-elle prononcé.
Après le "fiasco" du quinquennat de Nicolas Sarkozy et le "fiasco" des premiers mois de la présidence Hollande, la dirigeante frontiste a estimé: "La France ne pourra plus attendre très longtemps, notre action à la tête de l'Etat va devenir urgente".
"C'est maintenant qu'il faut s'engager", a-t-elle plaidé devant les sympathisants qui scandaient "Marine présidente". "Mobilisez les Français autour de vous", a-t-elle demandé. "Amenez-les à nous, faites-les entrer dans notre grande famille militante".
Marine Le Pen a lancé cet appel au recrutement cinq mois après la premier tour de la présidentielle où elle avait réuni 17,9% des suffrages sur son nom. Lors des législatives qui ont suivi, en juin, deux candidats de son Rassemblement Bleu Marine ont été élus à l'Assemblée: sa nièce Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse) et l'avocat Gilbert Collard (Gard).
A présent, elle a dans sa ligne de mire les municipales de 2014. "Engagez-vous sur les listes", a-t-elle demandé à ses sympathisants. "Nous aurons des maires en 2014 et peut-être même beaucoup plus que vous ne l'imaginez", a-t-elle promis. "Nous aurons aussi des centaines et des centaines de conseillers municipaux".
"Le Front national est en train de se transformer en véritable machine de guerre", a-t-elle affirmé. Selon elle, le FN est en train de s'implanter, de professionnaliser ses méthodes, et ses adhérents n'ont jamais été aussi nombreux. Elle a préconisé de multiplier les liens avec le monde associatif. "Nous devons être dans toutes les têtes. Aucun débat ne se fera sans nous, aucun", a-t-elle exhorté. "Soyez les porte-drapeaux de nos idées!"
Marine Le Pen a considéré que le FN ne pouvait pas se contenter d'"aiguiller" le débat public vers ses idées. "Nous avons les clefs du destin de la France", a-t-elle assuré. "Avançons encore et toujours vers les portes du pouvoir, poursuivons notre ascension et préparons-nous à prendre bientôt les rênes d'un pays qui a tant besoin de nous".
23/09/2012
Source : AP