La justice grecque a ajourné pour la septième fois consécutive l'ouverture du procès pour agression sur des migrants de trois Grecs, dont une ex-candidate néonazie du parti Aube Dorée, a-t-on appris mardi auprès de la défense des victimes.
L'audience a été renvoyée au 14 décembre, après une demande d'ajournement déposée par l'avocat des accusés, Vassilis Kapenaros, élu en juin dernier député du parti populo-nationaliste Grecs indépendants, a indiqué à l'AFP, Me Vassilis Papadopoulos.
Défenseurs locaux et étrangers des droits de l'homme considèrent ce procès comme un test de la détermination des autorités grecques à lutter contre les violences xénophobes, qui se généralisent dans le pays.
Après des années d'incurie face à l'extrémisme de droite, qui bénéficie de collusions policières et de l'inertie judiciaire, le gouvernement avait haussé le ton la semaine dernière contre les activistes d'Aube Dorée (Chryssi Avghi) soupçonnés d'orchestrer ces violences, les menaçant de poursuites. Ce parti a obtenu 18 députés, avec 7% des voix, en juin.
Les accusés, à la demande desquels ont été décidés la plupart des renvois, encourrent jusqu'à cinq ans de prison, accusés d'avoir infligé de "dangereux dommages corporels" à leurs victimes, dont l'un poignardé, en septembre 2011 dans le centre d'Athènes.
Parmi les accusés figure Themis Skordeli, ex-candidate à Athènes d'Aube Dorée et égérie des "milices" de chasse aux migrants animées depuis quelques années par des militants néonazis dans les quartiers déshérités du centre d'Athènes.
Cette affaire est la première portant sur des violences racistes à être jugée depuis 1999. ONG et organisations internationales, dont le Conseil de l'Europe, ont appelé le pays à un sursaut contre la banalisation des agressions xénophobes ayant visé plusieurs centaines d'étrangers ou présumés tels ces dernières années.
Dans le dernier cas rendu public, deux immigrés pakistanais ont été blessés à coups de couteaux samedi soir par des inconnus opérant en groupe dans la banlieue ouest d'Athènes à l'issue d'une manifestation anti-raciste. Avec le même modus operandi, un jeune Irakien avait été tué en août dans le centre de la capitale.
25 sept 2012
Source : AFP