Plus de 60 pc des 135.000 demandes de régularisation parvenues au ministère italien de l'Intérieur, au terme de l'opération organisée récemment à l'intention des étrangers travaillant au noir, ont été introduites par des familles, a affirmé le ministre italien de la Coopération internationale et de l'Intégration, Andrea Riccardi.
Dans une déclaration à la chaine radio "Rai 1", le ministre a rendu hommage à ces familles pour l'"honnêteté" dont elles ont fait montre en demandant la régularisation notamment des aides ménagers ou assistants à personnes âgées qu'elles employaient au noir.
Il a également salué l'implication responsable des familles dans cette opération d'un mois, lancée le 15 septembre dernier, et leur adhésion aux conditions édictées par le décret-loi en vertu duquel elle a été organisée.
Ce décret-loi accorde notamment aux patrons la possibilité de régulariser leurs employés travaillant à temps plein depuis au moins trois mois en échange du paiement d'une amende forfaitaire de 1000 euros plus les arriérés des cotisations patronales non versées, sans aucune poursuite.
Riccardi a déploré, cependant, la conduite des chefs d'entreprises opérant notamment dans le monde de l'agriculture où l'on retrouve, selon lui, "les véritables grandes situations d'illégalité".
Ces derniers sont restés en dehors de cette opération de régularisation, a-t-il regretté, en faisant état d'instructions en vue de "sévir durement" contre les récalcitrants.
Se conformant à une directive européenne datant de 2009, l'Italie avait adopté, le 6 juillet dernier, ce texte qui prévoit des sanctions sévères à l'encontre des patrons employant illégalement des étrangers en situation irrégulière et des mineurs de moins de 16 ans.
Ce texte, publié le 31 juillet au bulletin officiel, décrète notamment un durcissement des peines à l'encontre de toute personne employant des travailleurs au noir ainsi que des sanctions administratives pouvant atteindre 150.000 euros, sans compter une amende correspondant au coût moyen de rapatriement de chaque employé en situation irrégulière.
En contrepartie, il prévoit d'accorder une sorte d'amnistie aux travailleurs au noir entrés en Italie avant le 31 décembre 2011 qui viendraient à dénoncer leurs employeurs.
Selon les dernières statistiques établies par le ministère italien de l'Intérieur, les demandes de régularisation émanant de ressortissants marocains ont été de 15.170. Ils arrivent ainsi en deuxième position après les Bangladeshis (15.219 demandes).
Viennent ensuite les ressortissants de l'Ukraine (12.914), de l'Inde (12.836), du Pakistan (10.985) et de l'Egypte (10.413).
La dernière opération de régularisation en Italie remonte à 2009. Celle-ci n'avait cependant concerné que le personnel domestique et les assistants à domicile.
Selon l'Institut italien des statistiques, la Péninsule compterait quelque 500.000 sans-papiers contre 3,6 millions d'immigrés légaux.
29 oct. 2012
Source : MAPa