Une centaine de passagers étaient portés disparus mercredi dans le golfe du Bengale après le naufrage d'une embarcation transportant notamment des réfugiés Rohingyas à destination de la Malaisie, dix jours après un drame similaire, a-t-on appris auprès des garde-côtes du Bangladesh.
Le bateau transportait environ 110 passagers quand il a coulé au large de la côte du district de Cox's Bazaar, dans le sud du Bangladesh, a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Zahid Hasan.
"Nous avons secouru 11 survivants avec l'aide de pêcheurs locaux et lancé une opération de recherche et de sauvetage (...). Le bateau faisait route vers la Malaisie", a-t-il ajouté.
Au moins deux rescapés font partie de la communauté des Rohingyas, des musulmans considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète et par la plupart des Birmans comme des immigrés illégaux venus du Bangladesh.
Il s'agit du second accident de cette nature en une dizaine de jours.
Un bateau transportant quelque 130 passagers, dont beaucoup fuyaient les violences religieuses en Birmanie, a coulé le 28 octobre également dans le golfe du Bengale.
Un des rares rescapés du premier naufrage a raconté à l'AFP comment il avait eu la vie sauve grâce à un bateau de pêche, après avoir nagé pendant 20 heures.
"Tout le monde pleurait et invoquait Allah alors que le bateau tanguait fort, avant qu'il coule rapidement", a témoigné Abu Bakar, 24 ans, un travailleur bangladais qui espérait vivre une vie meilleure en Malaisie.
Le Bangladesh, frontalier de l'Etat Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie, a longtemps été une destination de choix des Rohingyas, mais Dacca, qui estime en abriter déjà quelque 300.000, ne veut plus les accueillir. Ils se lancent donc de plus en plus dans la difficile traversée maritime vers la Malaisie.
Les affrontements entre bouddhistes de l'ethnie rakhine et les Rohingyas ont fait près de 180 morts et plus de 100.000 déplacés, principalement des musulmans, depuis juin, dans l'Etat Rakhine.
Ils sont quelque 800.000 à vivre en Birmanie. Mais des décennies de discrimination ont poussé des centaines de milliers d'autres à quitter le pays et les récentes violences risquent d'intensifier cet exil, selon les experts.
07 nov 2012
Source : AFP