Le premier long-métrage du réalisateur marocain Mohamed Nadif "Andalousie mon amour" a été projeté, mercredi, au siège du Parlement européen à Bruxelles, à l'initiative de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et l'Union du Maghreb arabe (UMA).
Cette projection, qui s'inscrit dans le cadre du Festival international du film indépendant (FIFI) de Bruxelles, s'est déroulée en présence du réalisateur, du comédien Youssef Britel, du président de la délégation Maghreb et UMA au Parlement européen, Pier Antonio Panzeri et du directeur artistique du FIFI, Salvatore Leocata.
"Andalousie mon amour" aborde d'une manière légère et comique la question de l'émigration clandestine à travers les principaux personnages du film, Saïd et Amine, deux jeunes étudiants de Casablanca qui rêvent d'émigrer en Europe.
Pour préparer la traversée du Détroit de Gibraltar, les deux jeunes s'installent dans un petit village du Nord du Maroc où ils vont faire la connaissance de l'instituteur de ce village qui rêve lui-aussi de gagner l'autre rive de la Méditerranée.
Avec l'aide de ce dernier, dont le rôle est interprété par Nadif, les deux étudiants prennent une barque pour la côte européenne mais leur embarcation chavire avant d'atteindre la terre ferme.
Dans une déclaration à la MAP, le réalisateur marocain a indiqué que la thématique du film est en soi un véritable défi en ce sens qu'elle a été déjà traitée sur le grand écran par nombre de cinéastes, notamment méditerranéens, et que le pari dans cette expérience était d'apporter quelque chose de nouveau et d'aborder ce sujet autrement.
"Nous avons alors opté pour la comédie comme genre pour traiter avec légèreté une thématique à la fois très sérieuse et épineuse qui est celle de l'émigration clandestine", a-t-il dit.
La comédie constitue aussi un défi en soi d'autant plus qu'il s'agit d'une première réalisation, a-t-il ajouté, faisant observer que plusieurs cinéastes la considère comme un genre mineur alors qu'elle est en réalité un des genres les plus difficiles.
Mohamed Nadif a en outre indiqué que cette comédie de 86 minutes ne traite pas uniquement de la problématique de l'émigration illégale mais aborde aussi à travers les différents personnages du film les questions de la politique, de la religion, de l'éducation et des rapports Nord-Sud.
Par ailleurs, le réalisateur a affirmé que l'industrie cinématographique nationale connait depuis quelques années un véritable sursaut. La preuve en est que plusieurs films marocains sont aujourd'hui primés dans les festivals cinématographiques les plus prestigieux du monde, a-t-il estimé.
Il a également assuré que le Maroc est devenu aujourd'hui un modèle du cinéma émergent en Afrique et dans le monde arabe, attribuant cette évolution à l'existence d'une réelle volonté politique de promouvoir le 7ème art au Maroc et aussi aux mécanismes d'appui à la production, dont la commission pour l'avance sur recettes du Centre cinématographique marocain (CCM).
Une production cent pour cent marocaine, "Andalousie mon amour" qui sortira au printemps 2013 en Italie, a remporté le prix de la première Âœuvre au festival de cinéma d'Oran et prix de la réalisation au festival du film africain de Khouribga.
07 nov. 2012
Source : MAP