Certaines personnes hautement qualifiées issues de la migration sont confrontées à la discrimination sur le marché du travail en Suisse, même quand elles ont fait leurs études en Suisse. Les personnes originaires de Turquie, des Balkans ou du Portugal rencontrent le plus de problèmes. C’est ce que révèle une étude sociologique de l’Université de Bâle. La Commission fédérale contre le racisme CFR publie aujourd’hui ses recommandations aux employeurs et aux institutions étatiques.
L’accord sur la libre circulation des personnes a pour conséquence d’exclure et de désavantager les personnes, même hautement qualifiées, d’Etats tiers vivant déjà en Suisse. Selon une étude réalisée par le Séminaire de sociologie de l’Université de Bâle cofinancée par la CFR, les personnes originaires du sud-est de l’Europe (y compris la Turquie) et du Portugal sont particulièrement discriminées. La CFR recommande aux employeurs de procéder à une approche intégrée de la diversité. Les entreprises qui misent sur la diversité sont plus performantes. Il faudrait veiller à une formulation non discriminatoire dès la mise au concours des postes et prévoir des procédures d’engagement anonymes.
L’étude a également révélé que l’accès des personnes issues de la migration aux emplois offerts par les institutions sociales, les oeuvres d’entraide et les organisations non gouvernementales était particulièrement difficile et qu’elles y étaient employées à des postes pour lesquels elles sont surqualifiées. La CFR recommande à ces institutions de contrôler leurs pratiques et leurs directives de recrutement et de les standardiser de manière à ce qu’elles ne soient pas discriminatoires.
Enfin, la CFR estime qu’il faut encourager et uniformiser la reconnaissance des diplômes obtenus dans un Etat tiers et les programmes-passerelles. Les HES devraient inscrire dans leur enseignement la sensibilisation aux mesures antidiscriminatoires et établir avec l’aide de la Confédération des programmes-passerelles.
08.11.2012
Source : Site de la confédération suisse