La commune de Talouine s'apprête à abriter, du 29 novembre au 1er décembre, la sixième édition du festival du safran, une nouvelle occasion pour redonner un lifting à "l'or rouge", qui fait la renommée et la fierté de cette paisible localité sise au pied du massif volcanique de Jbel Siroua, reliant le Haut et l'Anti-Atlas.
Initiée par l'Association Migration et développement (M&D) et la province de Taroudant avec d'autres partenaires, cette sixième édition semble avoir résolument fait le choix du large, comme en témoigne le thème choisi cette année: "Vers une dimension internationale du safran".
Auprès des organisateurs, on assure que le prochain festival de Taliouine promet, tout en capitalisant sur les précédentes éditions, de rompre avec les sentiers battus, avec à la clé une kyrielle d'activités touchant à divers centres d'intérêt aussi riches que variés.
Outre une rencontre-échange informelle avec les différents acteurs concernés par le développement du secteur, le programme prévoit une première table-ronde sur "le festival en tant qu'outil de promotion territoriale", qui sera ponctuée par trois exposés suivis d'un débat avec l'assistance.
Lesdits exposés traiteront des thématiques du "festival du safran: des origines à l'horizon international", un exposé animé par Abderrazak El Hajri de M&D), de "la culture du safran et le façonnage de l'identité territoriale de Taliouine" (par Pr. Hassan Benhalima, enseignant chercheur) et "le pays de Taliouine, à l'expérimentation du marketing territorial" (par Slimane Aziki, enseignant-chercheur et expert en développement durable).
Les participants auront à suivre les travaux d'une deuxième table-ronde sur la thématique "Recherche-action, levier nécessaire pour la filière safran", avec des interventions de Hrou Abrou (Directeur de l'ORMVA d'Ouarzazate), Mohamed Amine Serghini (de la Faculté des sciences d'Agadir) ou encore d'Abderrahmane Ait Lhaj (Directeur régional de l'INRA, Agadir).
Une troisième table-ronde sur "la filière safran entre pratique traditionnelle et conquête d'un marché exigeant" est prévue avec une pléiade d'intervenants représentant notamment la Fédération interprofessionnelle marocaine du safran, l'Office national de la sécurité des produits alimentaires, Fair-Trade au Maroc ou l'ECOCERT français.
Outre un exposé présenté par une responsable du ministère de la Justice et des libertés publiques sur "la lutte contre la fraude des produits alimentaires: exemple du safran", le programme prévoit une quatrième table-ronde encadrée par le Forum des initiatives des jeunes (FIJ) de Taliouine sous le signe "le rôle des jeunes: Quelles opportunités et quels enjeux pour le territoire ?".
Selon l'ORMVAO, la production du Maroc est estimée à 3. 000 kg par an, dont 95 PC est destiné à l'export, un volume qui place le Maroc en 4ème position sur le plan international après l'Iran, l'Inde et la Grèce. La superficie globale dédiée à cette culture traditionnelle est de 640 ha pour 1.285 producteurs.
Le Conseil régional Souss Massa Drâa a été l'initiateur de l'appellation d'Origine Protégée AOP Safran de Taliouine, un signe distinctif protégé pour organiser et valoriser la filière du Safran.
L'objectif de l'AOP est de maintenir au niveau local une partie des profits réalisés par les intermédiaires du safran aussi bien sur le plan national qu'international et de contribuer, ce faisant, à créer de nouveaux postes d'emploi pour les jeunes au niveau de toute la filière: production, séchage et commercialisation.
Afin de renforcer l'ancrage culturel du safran comme produit de terroir dans la région, l'AOP encourage l'organisation des producteurs en groupements de villageois représentés au sein d'une coopérative de villageois et d'une union des coopératives de producteurs de safran.
27 nov. 2012
Source : MAP