jeudi 4 juillet 2024 18:24

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Mauritanie: des représentants des institutions et de la société civile refusent l'ouverture de centres de rétention de migrants

 Les représentants des institutions et de la société civile mauritanienne ont réitéré, mardi à Nouadhibou lors de la clôture des travaux de l'atelier régional sur la gestion des flux migratoires mixtes, leur décision de "ne plus jamais ouvrir" de centres de rétention de migrants étrangers en Mauritanie.

Les membres de la délégation mauritanienne ont expliqué leur conception du traitement de la problématique de l'émigration, à cette occasion, affirmant à ce sujet qu'ils préfèrent "une approche plus conforme au respect des droits de l'homme et des textes législatifs" régissant cette question.

Les participants à l'atelier de formation sur les droits des travailleurs migrants en Mauritanie se sont penchés, dans le même contexte, sur l'expérience du centre de rétention de migrants de Nouadhibou, ouvert en 2008, suite à des accords bilatéraux entre l'Espagne et la Mauritanie. Ce centre était destiné à accueillir en Mauritanie des contingents de migrants clandestins, toutes nationalités confondues, renvoyés du territoire espagnol.

Cette expérience a été présentée mardi comme l'exemple type d'un "manquement aux droits des migrants et de non-respect aux droits de l'homme" par les représentants des institutions, de la société civile et des corps constitués mauritaniens qui participaient à l'atelier.

Les délégations italienne, libyenne et algérienne qui ont participé aux travaux de l'atelier, dans le cadre de la mission d'études sur les flux migratoires mixtes, ont constaté de visu que ce centre de rétention, surnommé "Guantanamito", actuellement vide, était à l'origine une école primaire, située à la périphérie de Nouadhibou dans une zone de lotissements appelée "Phase 10".

Plus de 300 migrants y étaient retenus, dans des conditions quasi-carcérales, avant d'être reconduits aux frontières du Sénégal.

"Certains d'entre les migrants n'avaient jamais vu le Sénégal", ont déploré des intervenants mauritaniens au cours des travaux de l'atelier.

"Autrefois un migrant était considéré comme un criminel, mais cette page est définitivement tournée en Mauritanie où une nouvelle approche plus respectueuse des droits humains s'installe", a affirmé le président de l'association SOS Immigration, M. Hamoud Nebagha, lors de sa prise de parole au terme de la visite du centre surnommé "Guantanamito" par les Mauritaniens.

Les institutions et la société civile mauritaniennes qui participaient aux travaux de l'atelier de formation sur les droits des travailleurs migrants de Nouadhibou étaient, notamment, représentées par M. Ould Abdellahi Zeidane, conseiller du ministre de l'Intérieur, M. Haïmoudad Ould Ramadane, conseiller du ministre de la Justice, et les associations SEEPT (Santé, Education, Environnement, Pour Tous), des représentants du Réseau associatif "Synergie" et des représentants des corps constitués.

Une délégation algérienne conduite par Mme Taya Yasmina, présidente de la sous commission permanente des relations extérieures et de la coopération de la CNCPPDH et les représentants du Comité italien pour les réfugiés (CIR), le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD), le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et l'Union des juristes italiens pour la défense des droits de l'homme (UJI) ont participé également aux travaux.

Une délégation libyenne, constituée de représentants des institutions et de la société civile, a pris part aussi à cet l'atelier organisé par le CIR et financé par l'Union européenne.

5 déc 2012

Source : APS

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