lundi 4 novembre 2024 18:58

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L'ONU dénonce les conditions "terribles" dans des camps de l'ouest birman

La situation de milliers de personnes déplacées par les violences communautaires des derniers mois dans l'ouest birman est "terrible", a dénoncé l'ONU, soulignant la "peur" dans laquelle vivent musulmans et bouddhistes.

"Je suis très inquiète de certaines choses que j'ai vues aujourd'hui", a déclaré Valerie Amos, secrétaire général adjointe des Nations unies responsable des questions humanitaires, qui était mercredi dans l'Etat Rakhine.

A Myebon, une des communes affectées par les récents affrontements d'octobre, "j'ai vu des milliers de personnes dans des abris surpeuplés, médiocres, et aux conditions sanitaires déplorables", a-t-elle précisé dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Ils n'ont pas de travail, les enfants ne vont pas à l'école et ils ne peuvent pas quitter le camp parce que leurs mouvements sont restreints. La situation est terrible".

Quelque 115.000 personnes, en grande majorité des membres de la minorité musulmane apatride des Rohingyas, ont été déplacées par deux vagues de violences en juin et en octobre entre bouddhiste de l'ethnie rakhine et musulmans.

Parmi eux, plus de 70.000 musulmans vivent toujours dans des camps surpeuplés autour de Sittwe, capitale de l'Etat Rakhine.

L'ONU estime que 68 millions de dollars sont nécessaires pour subvenir aux besoins de ces déplacés sur les neuf prochains mois, mais n'a pour l'instant récolté que 27 millions.

"Les tensions entre les deux communautés sont toujours très élevées", a d'autre part mis en garde Valerie Amos, appelant à la "réconciliation".

"Les membres des deux communautés m'ont donné le même message. Ils vivent dans la peur et veulent retrouver une vie normale", a-t-elle ajouté.

Les 800.000 Rohingyas qui vivent confinés dans l'Etat Rakhine, privés de nationalité et persécutés pendant des décennies sous l'ancienne junte, sont souvent considérés par les Birmans comme des immigrés illégaux du Bangladesh et suscitent toujours au sein de la population birmane un ostracisme qui confine au racisme.

La responsable de l'ONU a d'autre part une nouvelle fois souligné les "menaces" qui pèsent sur les humanitaires dans la région, appelant les responsables birmans à expliquer que ces travailleurs étaient là pour "aider tous ceux qui en ont besoin".

De nombreux responsables de la communauté rakhine ont ouvertement fait campagne ces derniers mois contre des ONG internationales et l'ONU dont ils considèrent l'action uniquement en faveur des Rohingyas.

06 déc. 2012

Source : AFP

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