lundi 4 novembre 2024 23:30

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L’Olivier retrouve la grenade du parcours d’intégration

Parcours d’intégration pour primoarrivants, le retour. A l’ordre du jour du gouvernement wallon de ce jeudi, après une vaine inscription à celui de jeudi dernier, figure pour un premier passage l’avant-projet de décret de la ministre Eliane Tillieux (PS) sur le sujet. Sensible sujet. Jusqu’à preuve du contraire, la majorité PS/Ecolo/CDH reste désintégrée là-dessus.

Le sujet lambine dans les majorités régionales wallonne et bruxelloise depuis des mois et avec des accents divers, à buter sur des questions de fond, de moyens et surtout d’organisation : sur le caractère obligatoire ou non d’un tel parcours.

Le 3 juillet dernier, après un nouvel épisode provoqué par le jusqu’au-boutisme de l’opposition MR, une "note décisionnelle" (sic) passait dans l’Olivier. Compromis entre Ecolo voulant obliger le moins possible et le CDH voulant l’inverse, on prévoyait un parcours en quatre axes dont seul le premier serait imposé, la phase d’accueil, et les trois autres, facultatifs (apprentissage du français quand c’est une langue étrangère, informations de citoyenneté, orientation socioprofessionnelle faute de qualification). Alors, la ministre Tillieux se faisait même fort d’un projet de décret dès la rentrée de septembre, pour une entrée en vigueur au 1er janvier prochain. Or, dès le lendemain, au CDH, André Antoine et son homologue bruxellois Benoît Cerexhe demandaient ensemble, d’abord un parcours identique en Wallonie et à Bruxelles; ensuite une extension de l’obligation au moins à l’apprentissage linguistique si nécessaire.

En septembre, Mme Tillieux annonçait dans nos colonnes un dépôt de projet "dans les quelques semaines", sur base de l’armistice présumé de juillet. Mais depuis, silence radio. Et donc, nouveaux retards, auxquels ne seraient pas étrangères des tentatives d’harmoniser les vues entre la Wallonie et Bruxelles (dont le ministre-Président PS Picqué plaide pour l’obligation des phases d’accueil et des langues). Nous voici fin 2012 avec, semble-t-il, dans les rangs majoritaires wallons, toujours le PS et Ecolo d’un côté, CDH de l’autre. Des réunions intercabinets, ce mercredi, arrondiront-elles les angles, ou le point B61 - "avant-projet de décret [ ] relatif à l’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère" - sera-t-il à nouveau reporté demain ?

En tout cas, le MR, qui a fait son cheval de bataille d’un parcours obligatoire du début à la fin, sanctions à la clé, n’est pas près de lâcher l’Olivier là-dessus. Il y est allé d’une nouvelle proposition de résolution, qui sera débattue au Parlement à huitaine, pour rappeler au gouvernement son engagement d’un dépôt de décret avant la fin d’année.

On a compris que, même si un accord surgit en première lecture, on sera loin du compte. Au MR, on ne manque pas ici d’épingler que si le budget 2013 de l’Intégration grossit de 2,5 millions en moyens d’action, correspondant au coût annoncé de l’instauration d’une phase d’accueil obligatoire, la croissance des moyens effectifs, ceux de paiement, ne dépasse pas 83000 euros, soit l’intégration de l’indexation dans le secteur. Ce à quoi on réplique dans la majorité, officieusement, qu’il y a consensus pour dégager des moyens de paiement dès que le parcours sera en place.

12/12/2012, P.P.

Source : la Libre Belgique

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