jeudi 4 juillet 2024 18:25

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Le "mobile-Banking" et le "e-Banking", une solution innovante pour réduire les coûts des transferts d'argent des MRE (étude)

Le "mobile-Banking" et le "e-Banking" constituent des outils technologiques et une solution innovante à même de contribuer à la réduction des coûts des transferts d'argent des Marocains résidant à l'étranger (MRE), relève une étude effectuée dans plusieurs pays du Maghreb et de la Zone franc (Maroc, Tunisie, Sénégal, Cameroun et Comores), menée par l'ONG "Epargne Sans Frontière".

Le développement de ces deux modes à côté de la banque à distance, en matière de services et produits financiers, au service des diasporas et de leurs familles dans les pays d'origine représentent également des outils incontournables pour la facilitation des envois d'argent et de la bi-bancarisation, selon cette étude réalisée à la demande de la Banque africaine de développement (BAD) et dont les conclusions ont été présentées lors d'un atelier organisé vendredi à Casablanca.

Le rapport recommande aussi, pour transformer les envois d'argent à un investissement productif, la "bi-bancarisation solidaire" à travers une certaine solidarité entre les banques du nord (pays d'accueil) et les banques du sud (pays d'origine) et l'introduction des produits de "crédit à l'investissement personnel, collectif ou communautaire, des crédits immobiliers, ainsi qu'un livret d'épargne solidaire".

L'objectif est de permettre aux nationaux résidant à l'étranger de contribuer dans des conditions plus attractives au financement des économies de leur pays d'origine et de réaliser leurs projets individuels ou collectifs dans les meilleures conditions, précise l'étude réalisée avec l'appui de la France et l'Agence française de développement (AFD).

Menée sous le thème "Réduire les coûts des transferts d'argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement", l'étude, qui estime que les "transferts formels des MRE" ont atteint en 2011 plus de 7 milliards de dollars, plaide aussi pour le renforcement de "la bi-bancarisation traditionnelle" comme outil d'inclusion financière dans les pays d'origine et de mobilisation de l'épargne transférée, en vue de faciliter les opérations de transfert et d'assurer la gestion de la demande des familles, tout en permettant aux envoyeurs d'envisager et de mettre en Âœuvre des projets personnels.

Elle appelle, d'autre part, à la promotion des produits financiers et boursiers comme instrument de mobilisation de l'épargne et du savoir-faire des nationaux résidant à l'étranger au service du renforcement des systèmes financiers et des économies des pays d'origine et de meilleure intégration dans l'économie mondiale.

Intervenant à cette occasion, Mme Jeanne Nzeyimana, spécialiste en micro-finance à la BAD, a affirmé que cet atelier s'inscrit dans le cadre de l'"Initiative Migration et Développement" de la Banque qui a pour objectifs d'appuyer et accompagner les efforts des diasporas africaines au service du développement du Continent.

Il porte sur les services et les produits que les intermédiaires financiers, en particulier les banques, les institutions de micro finance, les sociétés de transfert d'argent et les opérateurs de la téléphonie mobile, pourraient mettre en place pour contribuer à la baisse des coûts des envois d'argent et à la diversification de l'offre en produits et services, répondant mieux aux attentes des migrants et de leurs familles restées dans le pays, a soutenu Mme Nzeyimana.

Pour Jean-Claude Kohler, attaché de coopération à l'ambassade de France au Maroc, les transferts d'argent constituent des leviers efficaces pour la réduction de la pauvreté et le développement humain et un mécanisme essentiel de financement de l'économie et des balances de paiements courants, y compris en période de crise.

"Les transferts coûtent encore trop cher et la part de ces derniers consacrée à l'investissement productif pourrait être accrue", a-t-il estimé, notant que cela représente "un manque à gagner pour les migrants et plus généralement pour le développement, ainsi que des risques liés au recours aux réseaux parallèles".

Au niveau du continent africain, une étude récente, que la BAD a menée avec la Banque mondiale, a montré que les transferts d'argent vers l'Afrique ont atteint plus de 30 milliards d'euros en 2010, soit environ 2,5 pc du PIB de l'Afrique.

Par la même occasion, la BAD a annoncé le troisième appel à proposition pour son Fonds Migrations et Développement (FMD), établi en 2009 sur les accords de coopération entre la BAD, le gouvernement français et le Fonds International pour le développement de l'agriculture (FIDA) et l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).

Le Fonds va financer à travers cet appel de nouvelles façons de réduire les coûts des transferts de fonds à l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et d'autres pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

14 déc. 2012

Source : MAP

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