La décision des autorités néerlandaises de réduire les allocations familiales notamment celles destinées aux enfants, aux veuves et aux orphelins des marocains des Pays-Bas, résidant au Maroc, a suscité l'ire de la communauté marocaine de la Hollande, qui s'est mobilisée pour défendre ses droits.
Lors d'une rencontre, tenue dimanche soir à Amsterdam à cet effet, les représentants de plusieurs associations des Marocains des Pays-Bas ont tenu à expliquer la teneur et les répercussions de cette mesure "discriminatoire" faisant partie, selon eux, d'une série d'actions controversées du gouvernement néerlandais en matière de droits des immigrés.
Les autorités néerlandaises ont introduit cette année le principe du pays de résidence au lieu de celui de travail en matière d'allocations familiales, ce qui signifie que les personnes concernées (enfants, veuves ou orphelins) percevront des subsides de l'Etat néerlandais en fonction du niveau de vie du pays de résidence. Dans le cas du Maroc, le ministère des affaires sociales a décidé de réduire de 40 pc le montant des allocations versées aux bénéficiaires de ces aides.
Les intervenants lors de cette rencontre ont souligné la nécessité que les Néerlandais d'origine marocaine jouissent et défendent leurs droits en tant que Néerlandais à part entière et non pas comme étrangers d'autant plus qu'ils contribuent, depuis des décennies, au même titre que leurs compatriotes autochtones à l'édification des Pays-Bas et s'acquittent de leurs devoir vis-à-vis de l'Etat à tous les niveaux.
Dans une déclaration à MAP-Amsterdam, le président du Centre euro-méditerranéen immigration et développement, Abdo Lamnabhi, a indiqué que la rencontre a pour but premier de tirer l'attention des Marocains des Pays-Bas sur cette décision qui concerne plus de 4500 enfants et plus de 900 veuves résidant au Maroc et examiner les mesures à prendre pour dissuader les autorités hollandaises.
M. Lamnabhi a évoqué la possibilité de déposer des plaintes devant la justice néerlandaise et éventuellement devant la cour européenne des droits de l'homme pour dénoncer cette discrimination qui va à l'encontre des conventions internationales et européennes mais aussi des accords liant le Maroc à l'Union européenne.
Le président du Centre euro-méditerranéen immigration et développement a appelé les autorités marocaines à intervenir auprès de l'Etat néerlandais pour examiner les voies et moyens de parvenir à une solution à ce problème à la lumière des accords bilatéraux.
Un communiqué distribué à l'issue de cette rencontre indique que le Centre euro-méditerranéen immigration et développement (EMCEMO) envisage en collaboration avec plusieurs de ses partenaires associatifs d'exercer plus de pression sur le parlement néerlandais pour qu'il rejette cette décision mais aussi au sein des institutions européennes pour imposer le respect des accords bilatéraux et ceux signés entre le Maroc et l'Union européenne relatifs à la lutte contre la ségrégation entre immigrés et Européens.
L'introduction du principe du pays de résidence pour percevoir les allocations familiales est contraire aux accords et conventions internationales et peut être considérée comme "discrimination indirecte" par la cour européenne, a précisé le document, se référant à une consultation réalisée pour le compte de la chambre basse du parlement néerlandais.
La consultation fait référence aux articles 65 de l'accord de partenariat Maroc-UE et 5 de l'accord entre les deux Royaumes relatif à la sécurité sociale, lesquels interdisent toute discrimination sur la base de la nationalité entre les MRE et les européens en sécurité sociale, d'où la proposition du gouvernement néerlandais relative à la révision de l'accord bilatéral en la matière, ajoute-on de même source.
17 déc. 2012
Source : MAP
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Les Marocains des Pays-Bas se mobilisent contre la décision du gouvernement néerlandais de réduire les allocations familiales
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