jeudi 4 juillet 2024 18:17

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Audition au Parlement belge de Marocains victimes d'expulsion arbitraire d'Algérie

Plusieurs marocains victimes d'expulsion arbitraire d'Algérie ont livré lundi au Parlement fédéral belge des témoignages poignants sur le calvaire et les souffrances qu'ont vécus plus de 300 mille de leurs concitoyens expulsés d'Algérie en 1975.
Dans leurs témoignages émouvants, ils ont raconté comment l'Algérie a expulsé d'une manière arbitraire et sans aucun préavis quelque 45 mille familles marocaines établies depuis des décennies en toute légalité sur le territoire, au vu et au su de la communauté internationale.
Entre 35 et 45 mille marocains ont été conduits manu-militari à des centres de détention secrets en Algérie où ils ont passé plus de deux mois avant d'être renvoyés au Maroc laissant derrière eux une partie de leur famille et tous leurs biens, ont-ils fait savoir.
Ils ont également mis l'accent sur les "circonstances douloureuses" et les "conditions inhumaines" de leur déportation ainsi que sur les préjudices physique et moral qu'ils ont subis et dont les séquelles sont encore aujourd'hui présentes de manière vive et vivace dans leurs esprits.
Les victimes ont évoqué aussi les conséquences dramatiques de cette déportation, insistant sur les aspects sociaux liés à ce drame notamment la spoliation des biens et la perte de logements, de propriétés et des droits sociaux ainsi qu'un parcours scolaire et une insertion professionnelle difficiles.
Les intervenants ont mis aussi l'accent sur les violations des droits des enfants et des femmes victimes d'expulsion arbitraire d'Algérie, qualifiant la démarche des autorités algériennes d'acte odieux et incompréhensible et de crime contre l'humanité.
Insistant sur la gravité de ces faits, ils ont lancé un appel à l'adresse des instances européennes et internationales pour les soutenir dans leur combat en vue de jeter la lumière sur ce drame et pour que justice soit faite.
A la suite de ces témoignages, le député fédéral belge, Denis Ducarme, spécialisé dans les questions européennes et internationales, a indiqué que l'étude qu'il a faite sur ce sujet, révèle bel et bien que les préjudices subis par les marocains expulsés d'Algérie sont concrets, ajoutant, qu'il compte, à la lumière de cette audition, présenter avant la fin du printemps 2013, un rapport sur ce sujet au ministre belge des Affaires étrangères ainsi qu'aux eurodéputés belges.
"Je vais consigner les témoignages exprimés par les victimes au Parlement belge dans un rapport que je transmettrai au ministre des Affaires étrangères et aux députés belges au Parlement européen", a affirmé M. Ducarme, rappelant que le calvaire des Marocains expulsés d'Algérie a été abordé dans le cadre du comité des Nations Unies pour la protection des travailleurs migrants qui a exprimé sa préoccupation quant à l'expropriation de leurs biens légitimes.
Le comité onusien a recommandé à l'Etat algérien de restituer aux victimes les biens confisqués ou de leur offrir une indemnisation juste et adéquate, a-t-il rappelé.
Le député fédéral belge a en outre indiqué que cette audition organisée à la veille de la Journée internationale des droits de migrants et de leurs familles, a permis de prendre connaissance et de comprendre les tenants et aboutissants de l'expulsion massive et arbitraire des Marocains établis en Algérie en 1975.
Après avoir fait part de son attachement à la question des droits de l'homme au sens large et dans la région du Maghreb en particulier, le député a affirmé que son rapport abordera en toute objectivité les faits liés à ce dossier en vue d'y apporter un peu plus de clarté.
Cette audition a été marquée par la projection d'un documentaire sur le drame des Marocains victimes d'expulsion arbitraire d'Algérie.
17 déc. 2012
Source : MAP

Google+ Google+