Après avoir choisi dans un premier temps de retirer sa plainte contre le président de l’UMP à propos de ses déclarations controversées sur « le pain au chocolat », le CFCM a ensuite réitéré cette plainte suite au refus de Jean-François Copé de prononcer des excuses formelles.
Après une longue journée de controverses parsemées de revirements de langages, le président de l'UMP Jean-François Copé et Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman sont finalement parvenus à un accord mercredi 9 janvier en fin d'après-midi. Il n'y aura donc pas de plaintes suite aux propos du 5 octobre 2012 de jean-François Copé.
En campagne pour la présidence de l'UMP, il avait évoqué lors d’un meeting organisé à Draguignan (Var) le cas d’un jeune qui se serait fait « arracher son pain au chocolat par des voyous » au motif « qu’on ne mange pas au Ramadan ».
Ces propos, qui avaient aussitôt provoqué une polémique, avaient été jugés « diffamatoires » et « islamophobes » par le CFCM qui avait déposé plainte à Nîmes (Gard). Le parquet local s’était ensuite dessaisi au profit de celui de Draguignan. Une enquête préliminaire avait été ouverte la semaine dernière et l’enquête avait été confiée au service des atteintes aux personnes de la préfecture de police de Paris.
"Regrets" exprimés par Jean-François Copé
Dans la matinée de mercredi, le CFCM avait annoncé le retrait de cette plainte, au motif qu'il avait obtenu des excuses de monsieur Copé, ce que celui-ci a ensuite contesté, provoquant la menace du CFCM de maintenir finalement son action tant que le président de l'UMP ne ferait pas des excuses en bonne et due forme.
Les deux organisations sont finalement sorties de cette impasse en publiant mercredi en fin d'après-midi un communiqué commun faisant état de "regrets" exprimés par Jean-François Copé aux musulmans de France qui ont pu être " heurtés dans leurs sentiments ou stigmatisés dans cette polémique"...."liée au contresens qui a conduit (selon lui) à altérer ses propos tenus au mois d'octobre dernier".
Le passage sémantique de "excuses" à "regrets" a donc suffi au CFCM, qui a tenu à rappeler dans ce communiqué qu'il forme "le voeu que les acteurs politiques puissent davantage mesurer la porter de leurs propos et déclaration". L'incident est donc clos.
9/1/2013, PASCAL CHARRIER
Source : La Croix (avec AFP)