Le gouvernement français de gauche a exclu vendredi une "régularisation massive" des sans-papiers, alors que se multiplient les occupations de bâtiments par des étrangers en situation irrégulière qui demandent des titres de séjour.
"Nous n'allons pas régulariser 50, 100, 200 ou 300 dossiers parce qu'il y a une action des associations", a déclaré le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à l'AFP.
"Les associations, dont je peux comprendre l'engagement, veulent une régularisation massive. Avec ce gouvernement, elle n'aura pas lieu", a ajouté le ministre de François Hollande.
Des étrangers sans-papiers, dont certains en grève de la faim depuis 71 jours, ont occupé la mairie de Lille (nord), fief de l'ex-responsable du Parti socialiste au pouvoir, Martine Aubry.
Une trentaine de sans-papiers occupaient la Bourse du travail de Boulogne-Billancourt, près de Paris. D'autres s'étaient installés quelques heures mercredi dans une église à Saint-Denis, au nord de Paris, et des actions similaires ont eu lieu dans un centre des impôts parisien, à la nonciature apostolique (l'ambassade du Vatican), au siège du Parti socialiste, etc.
"Les dossiers doivent être examinés" si les sans-papiers entrent dans les critères fixés dans une circulaire le 28 novembre, a assuré Manuel Valls.
Cette circulaire redéfinit les critères de régularisation (cinq ans de présence sur le territoire, des enfants scolarisés depuis trois ans, etc.) des immigrés en situation irrégulière (estimés entre 200.000 et 400.000) jusque là décidés arbitrairement par les préfectures.
La Ligue des droits de l'Homme a rendu publique vendredi une lettre à Manuel Valls, dans laquelle elle lui demande de changer de cap en matière d'immigration pour se démarquer de ses prédécesseurs de droite.
La LDH dénonce aussi la poursuite des éloignements forcés d'étrangers. Selon le ministère, il y a eu environ 35.000 expulsions en 2012, un record historique.
12 janv 2013
Source : AFP