La constitutionnalisation de la langue amazighe est une décision historique porteuse d'une forte charge symbolique qui reflète la pluralité du Maroc et sa diversité culturelle et identitaire, ont affirmé à Amsterdam des acteurs associatifs amazighs.
Dans des déclarations à la MAP en marge d'une soirée à l'occasion de la célébration du nouvel an amazigh, dit Yennayer, ces acteurs résidant aux Pays-Bas, en Belgique et au Maroc, se sont félicités de cette avancée importante, considérant que l'amazigh est en passe de gagner ses lettres de noblesse aux côtés de la langue arabe et d'occuper la place qui lui échoit à tous les niveaux.
La constitutionnalisation de l'amazigh est une "décision historique" qui traduit parfaitement la pluralité d'un Maroc où l'ensemble des composantes arabe, amazighe et autres cohabitent depuis des siècles, a souligné le chercheur et dramaturge amazigh, Ahmed Zahid, ajoutant qu'il s'agit d' "une richesse pour le Maroc et pour les Marocains".
La Nouvelle Constitution vient conforter et promouvoir la richesse linguistique et culturelle du Royaume et sa spécificité identitaire dans un monde en quête de repères, a estimé Hamid Zahid, qui a mis en avant la nécessité d'Âœuvrer pour préserver et mettre en valeur cette diversité dont l'amazighité constitue une composante essentielle.
Ahmed Zahid, également coordinateur au sein de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), a estimé que sur le plan constitutionnel, le Maroc est désormais sur la bonne voie et s'érige, après l'adoption de la nouvelle loi fondamentale, en pays démocratique, notant que l'amazighité est devenue désormais au centre des préoccupations .
Les artistes, écrivains, poètes et critiques amazighs ont accumulé des écrits importants dans leurs domaines respectifs, un acquis qui devrait être mis à profit à la lumière de la nouvelle constitution, a indiqué Ahmed Zahid, ajoutant que ces créateurs évolueront désormais dans un climat de démocratie et de liberté d'expression.
Pour sa part, Fawzi Morabit, acteur associatif en Belgique a souligné que la constitutionnalisation de la langue amazighe est "un évènement historique" pour les Amazighs et leur culture. Cette initiative est d'autant plus importante, étant porteuse d'une charge symbolique non pas seulement pour le Maroc mais pour l'ensemble des pays de l'Afrique du nord, a-t-il relevé.
La reconnaissance constitutionnelle de l'amazigh devrait être confortée par l'intégration de cette langue dans l'enseignement et les médias mais aussi dans les différents domaines de la vie publique y compris l'administration, a noté Morabit.
Même son de cloche chez Mohamed Bouziani, enseignant et journaliste aux Pays-Bas qui a formé le vÂœu d'étendre la promotion de l'enseignement de cette langue aux pays d'accueil des immigrés marocains, notamment ceux établis en Europe.
L'article 5 de la Constitution stipule que "l'amazighe constitue une langue officielle de l'Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception".
En effet, la constitutionnalisation de l'amazighe constitue l'une des nouveautés de ce texte qui précise qu'"une loi organique définit le processus de mise en oeuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l'enseignement et aux domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle".
14 janv. 2013
Source : MAP