mardi 5 novembre 2024 05:16

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Immigration en Belgique : la misère politiquement assistée

Immigration en Belgique : la misère politiquement assistée

« C’est formidable la Belgique, c’est le pays où l’argent sort des murs » s’exclamait devant un distributeur de billets, en 1992, la grand-mère d’une amie immigrée en visite dans ce pays pour la première fois. 20 ans après, l’Euro est arrivé et tout a empiré.

Les récentes publications relatives au chômage dans l’Union européenne nous démontrent que si l’argent sort toujours du mur, les files de demandeurs d’emploi s’allongent sur les trottoirs. De record en record, de tristesse en détresse, la population s’interroge sur son avenir et nul besoin d’être Maya pour prédire une explosion sociale du pays. Prenons l’exemple de ce que beaucoup de Belges pensent et parfois disent : « c’est la faute aux immigrés, ils nous volent notre boulot». Regardons-y de plus près.

La Belgique est, en Europe, la tête de gondole des systèmes sociaux (de l’assistanat diront certains) et du multiculturalisme. Une étude de 2010 (Centre d’égalité des Chances) nous informe que les étrangers (y compris les naturalisés et la deuxième génération) représentent 24,22 % de la population. Sachant que la Belgique est au cœur de l’Europe, nous prendrons le cas plus spécifique des étrangers hors Union européenne fraîchement arrivés dans la Belgique, ce plat pays !

Tout le monde connaît ses problèmes : dette nationale (à plus de 100 % du PNB), taux de chômage affolant particulièrement à Bruxelles et dans les grandes villes francophones, crise identitaire… Le système social paradisiaque financé par des emprunts depuis 30 ans et plombé par les intérêts titanesques de la dette se fissure de partout. A cela vient s’ajouter un choc des cultures inédit jusqu’alors : le communautarisme. Chacun ne prêchant plus que pour sa paroisse ou sa mosquée, l’Etat laïc est mis de facto entre de lourdes parenthèses.

Que se passe-t-il au Royaume des Belges ?

Des chiffres, des statistiques : la bulle démographique créée après la guerre a éclatée. Le pays ne fait plus d’enfants. Or, un pays qui ne se reproduit pas est naturellement en voie d’extinction. Plus pragmatiquement qui va payer les pensions des enfants du baby-boom…

La solution a été vite trouvée : comme il avait été importé de la main d’œuvre lorsqu’il y avait trop de travail, et bien c’est simple la Belgique a importé de la démographie. De plus, cela est porteur à travers la multi-culturalité, l’égalité des chances pour la planète entière, la croisade démocratique : « Venez des quatre coins du monde repeupler ce petit pays si riche ; ici c’est le paradis social »… Effectivement les élites politico-économiques ne s’étaient pas trompées sur le potentiel des invités : si les Belges ne font que 1,67 enfants par ménage, ce qui est à terme une disparition, les étrangers (toujours hors U.E.) font plus de 4 enfants. Oui mais…

Avant la crise (chiffres de 2008 : Belgique. Terre d’immigration : statistiques et évolutions Itinera Institute) nous observions un taux de chômage de 6,34 % chez les Belges (qui, bien qu’élevé correspondait plus à un chômage conjoncturel conjugué avec les conséquences des crises des années antérieures). Dans la catégorie des étrangers hors U.E. : le taux passe à … 27, 30 %. Si nous allons plus loin, le taux d’inactivité est pour eux de 61 % soit 6 personnes sur dix qui n’ont pas d’emploi ! Et chaque jour, de nouveaux arrivants viennent grossir le nombre des chômeurs et des assistés sans que les autorités ne tirent les conséquences de ce chiffre.

Pourquoi ? L’Economie belge, comme la majorité des économies occidentales, est tertiaire (les services, la valeur ajoutée) et ne dispose pas d’emplois suffisants pour les personnes sous-qualifiées, sans diplôme, sans formation. Alors, le paradis social change vite d’aspect : les primo-arrivants (nom officiel des immigrés en Belgique mais aussi en France) sont parqués dans des périphéries urbaines ou au milieu des villes qui dépérissent : sans formation, sans travail et sans horizon professionnel, les nouveaux habitants sont laissés à l’abandon dans des « chancre-villes ». Il n’en faut pas plus pour que se développent tous les maux de la terre : désespoir, drogue, délinquance. Dès lors les primo-arrivants sont une génération perdue.

Et leurs enfants ? Elevés dans un pays et une culture différente avec 60 % de chance de naître dans une famille assistée (et même pour ceux qui trouvent un travail il s’agit souvent de contrats éphémères et du travail précaire), ils passent ainsi du tiers au quart-monde avec plus d’aisance que de poursuivre des études supérieures (pour mémoire : en Belgique ou en France, seuls 10 à 12 % d’enfants d’ouvriers arrivent à l’université). Pour les classes sociales assistées et précarisées, ayant bien souvent un niveau de français ou de flamand insuffisant, je vous laisse imaginer le taux. Un jeune universitaire issu de ces milieux, c’est « le brin d’herbe » qui ne peut cacher la forêt.

Pour ajouter encore une touche de pessimisme, voilà que survient la crise et l’austérité. Plus de chômage, plus d’impôts, moins de sécurité sociale, moins d’encadrement.

Et la politique d’immigration montre alors son vrai visage : repli nationaliste ou religieux, marasme et perte des valeurs. La criminalité au coin de la rue. De dessous les pavés naît la rage. La démocratie veut s’exporter alors qu’elle s’effondre sur ses propres bases. Nous pourrions citer l’histoire d’un jeune immigré tchétchène nommé Issa et arrivé en Belgique il y a dix ans. Après avoir envoyé, au cours de ses années de séjour de l’argent à sa famille restée au pays, il a pu se faire construire une petite maison là-bas. M’étonnant d’apprendre son départ de cette Belgique si confortable, je l’interrogeais : « Pourquoi pars-tu ? » il répondit très justement : « Ici, c’est fini le paradis…».

16.01.2013, Olivier Berlanda

Source : Voix de la Russie

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