Passe d'arme verbale entre Christian Estrosi et Vincent Placé sur les ondes d'Europe 1 ce mercredi matin. Un autre sujet de société qui fâche la droite et la gauche : le droit de vote des étrangers.
La France baigne dans les questions de société mises à l'agenda politique par François Hollande. Après le débat sur le droit au mariage homosexuel, mettant aux prises les pro et les anti à grands coups de manifs, c'est celui sur le droit de vote des étrangers qui s'apprête à occuper l'avant scène politico-médiatique. En guise de hors d’œuvre, Christian Estrosi, maire de Nice (UMP) et Vincent Placé, sénateur (Verts) étaient invités à exprimer leurs vues (opposées) sur Europe 1, à la matinale de Bruce Toussaint. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les deux hommes se sont livrés un duel musclé.
"C'est un sujet qui divise et qui monte les Français les uns contre les autres là où on a besoin de les rassembler et de les unir", a réagi sans attendre Christian Estrosi.
Pour rappel, il est question du droit de vote, pour les élections locales, des étrangers extra-communautaire (hors Europe), habitant en France depuis 5 ans au moins. "Et c'est cela qui me révolte le plus !", a insisté le maire de Nice "parce que c'est donner le droit de vote à des personnes qui détestent la France et qui haïssent la laïcité, qui refusent nos lois".
Et de justifier ses propos par le fait que cette loi concerne "des ressortissants de pays dont la religion s'impose à toutes les règles, quelles qu'elles soient", a-t-il fustigé, interrogeant son interlocuteur sur la nécessité de "donner le droit de vote sans même que ces personnes n'en fassent la demande". Qu'ils demandent la nationalité française s'ils s'en estiment dignes, a-t-il déclaré en substance. "Ces 1,8 million d'étrangers travaillent et sont légaux sur le sol français", lui a rétorqué un Vincent Placé quelque peu lassé par l'argumentaire du conservateur. "Vous osez dire que ces gens haïssent la France... Et vous parlez de rassemblement ? C'est lamentable ! Je ne vais pas continuer à écouter ces âneries", a bondi le socialiste, fustigeant les amalgames de Christian Estrosi, chiffres à l'appui.
"De toute évidence, vous voulez vous exonérer d'une promesse de campagne. Vous vous décrédibilisez. Cet homme n'est pas digne de représenter la République au Sénat", s'est alors emporté Estrosi
La passe d'armes sur les ondes a trouvé son prolongement dans une confrontation par tweets interposés. Vincent Placé évoquant une "grosse engueulade".
30/01/2013, V. Van Vyve
Source : La Libre Belgique