Le règlement Dublin II est à la base du régime d’asile européen commun. Pourtant, ce système est jugé inhumain, inefficace et très coûteux par l’écrasante majorité des ONG humanitaires européennes. Réunies à Bruxelles, ces ONG s’inquiètent également de la situation en Grèce et de l’afflux sans cesse plus conséquent de migrants dans les pays des Balkans.
Ce règlement, sous-produit du système Schengen sur la libre circulation des individus à l’intérieur des frontières européennes, est l’élément le plus important du régime d’asile européen commun (SAEC). Pourtant, les dispositions juridiques de ce système donnent souvent lieu à des situations kafkaïennes où les droits fondamentaux des demandeurs d’asile sont ignorés, voire piétinés.
Le 31 janvier dernier, la conférence finale du projet FER « Réseau européen de coopération technique sur le règlement Dublin II » s’est tenue au Parlement européen. Ce projet, qui a ressemblé quatorze partenaires de douze pays différents, était dirigé par l’association française Forum Réfugiés en collaboration avec le Conseil européen pour les Réfugiés et Exilés (CERE) et la branche hongroise du Comité Helsinki.
Le rapport « Recherche comparative sur l’application du règlement Dublin », présenté à la députée européenne Cecilia Wikström, rapporteur sur la refonte du règlement Dublin, et au directeur de l’unité Immigration et Asile de la Commission européenne, Matthias Oel, a mis en évidence les nombreuses failles qui continuent de caractériser ce système jugé inhumain, inefficace et très coûteux par l’écrasante majorité des ONG humanitaires européennes.
Une bonne partie des échanges a été consacrée à la situation en Grèce, où la situation humanitaire des demandeurs d’asile est toujours jugée « grave ». Fait inquiétant : des pays limitrophes comme la Bulgarie refoulent en Grèce des demandeurs d’asile qui n’ont pourtant fait que traverser ce pays sans y faire aucune demande d’asile.
Les pays balkaniques constituent également une source d’inquiétude pour les institutions européennes, à cause des nouvelles routes migratoires sans cesse changeantes vers l’Union, mais aussi de la situation politique et économique dans laquelle se trouvent des populations minoritaires, comme les Rroms.
Les tribulations d’Ulysse avant de rejoindre sa patrie ont duré dix ans. Le règlement Dublin II a sans doute encore de beaux jours devant lui, et les malheurs des demandeurs d’asile ne sont pas prêts d’être terminés.
3/2/2013, Ermal Bubullima
Source : Le courrier des Balkans