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Le succès du petit dernier chez les descendants d'immigrés

La réussite scolaire de l'aîné s'observe dans toutes les familles, qu'elles soient riches ou pauvres, d'origine française ou issues de l'immigration. "Parmi les descendants d'immigrés, les aînés ont de meilleurs résultats scolaires que les cadets, constate la sociodémographe Laure Moguérou, maître de conférences à l'université Paris-Ouest. Les parents ont souvent un projet d'ascension sociale qui a exigé des sacrifices et ils investissent beaucoup sur leur premier-né, chargé de montrer l'exemple. L'aîné doit en outre seconder ses parents au quotidien, ce qui lui permet d'acquérir des compétences qu'il peut transposer à l'école."

Dans les milieux populaires, les écarts scolaires entre l'aîné et les autres enfants sont cependant moins prononcés que dans le reste de la population. Parfois, le petit dernier parvient à rattraper son aîné : réalisée à partir de l'étude Trajectoires et origines (INED-Insee), l'enquête - à paraître - de Laure Moguérou, Emmanuelle Santelli, Christelle Hamel et Jean-Luc Primon montre que, dans les familles issues de l'immigration, les benjamins redoublent aussi peu que les aînés.

Vécu migratoire

Ils sont en outre aussi souvent qu'eux orientés vers des cycles longs en fin de troisième, et ils les talonnent de près pour l'obtention du bac ou l'accès à l'enseignement supérieur. "Chez les descendants d'immigrés, être le benjamin ne constitue pas un frein à la réussite scolaire", résume Laure Moguérou.

Pour expliquer le succès de ces petits derniers, les sociologues invoquent la singularité du vécu migratoire. "Pour le premier-né, les parents maîtrisent mal la langue, les rouages et les codes de l'institution scolaire, explique la sociologue Emmanuelle Santelli. Mais, au fil des naissances, ils se familiarisent avec cet univers et, pour le dernier-né, ils ont les clés de compréhension : ils connaissent le système des orientations et ont moins peur de rencontrer les professeurs. Les petits bénéficient aussi de l'aide de leurs aînés pour les devoirs, ce qui contribue à leur réussite scolaire."

07.02.2013, Anne Chemin

Source : Le Monde culture et idees

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