De nombreux Etats ont, dans le cadre de l'Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l'homme de l'Onu, relevé un bilan dans lequel les violations de droits économiques, sociaux et culturels ont été observés en France, révèle mardi la Ligue française des droits de l'homme (LDH).
Les Etats ont ainsi fréquemment observé la discrimination exercée contre les migrants, et se sont inquiétés de l'accentuation de la discrimination et de la violence contre certains groupes minoritaires, notamment les Français de confession musulmane, les citoyens français originaires d'Afrique du Nord et les Roms.
Ils sont également exprimé leur préoccupations par "la stigmatisation qui est faite par la société mais aussi de leur traitement par la police et de l'augmentation des discours haineux à leur encontre dans le discours politique".
Sur la situation des travailleurs migrants et de leurs familles, ils ont exprimé aussi leur "profonde inquiétude".
"La forte discrimination" dont ils font l'objet y compris dans la loi singulièrement en matière de droit du travail a été soulignée et il a été demandé à la France de poursuivre ses efforts d'égalité d'accès aux droits et surtout de leur apporter une plus grande protection.
Les Etats membres du Conseil des droits de l'homme ont par ailleurs demandé "expressément" à la France, d'améliorer les conditions de détention et du respect du droits des détenus, jugés "déplorables et contraires à la dignité humaine".
Ces observations concernent également, les conditions d'hygiène, le haut taux de suicide, l'utilisation de tasers et la pratique régulière de la fouille corporelle dans les établissements pénitentiaires.
La Plateforme française pour les Droits économiques, sociaux et culturels (DESC) a par conséquent demandé au gouvernement français d'agir sur l'ensemble des recommandations qui lui ont été faites.
Enfin, elle a déploré que l'EPU n'ait pas été l'occasion de relever "la forte discrimination" en raison de l'origine sociale ni la "stigmatisation grandissante" des enfants pauvres (estimés à plus de 2 millions en France, selon l'Institut national des statistiques et des études économiques-INSEE) et ses "dégâts considérables", alors que le Comité international des Droits de l'Enfant s'était lui-même inquiété de ces dérives en France.
Le 21 janvier 2013, 84 Etats des Nations unies se sont prononcés sur la situation des droits de l'Homme en France dans le cadre de l'Examen Périodique Universel (EPU) du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies.
Mis en place en 2006 par le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, l'EPU est un récent examen ayant pour but de rendre compte de la situation des droits de l'Homme de tous les pays des Nations unies.
Universel et périodique, il concerne tous les droits de l'Homme dans leur ensemble et s'effectue sur la base d'un cycle quadriennal.
Cet examen prend la forme d'un dialogue interactif dans lequel les Etats sont invités à formuler des déclarations et/ou recommandations que la France, à condition qu'elle les accepte, s'engage à mettre en œuvre.
Lors de l'examen du 21 janvier, 84 Etats se sont exprimés et 165 recommandations ont été formulées.
12 fév 2013
Source : APS