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Appel à contribution : « La Marche pour l’égalité et contre le racisme, 1983-2013 »

A l'occasion du trentième anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme, l’association Génériques lance un appel à contribution pour le numéro 41 de sa revue Migrance consacré à cet événement.

La Marche pour l’égalité et contre le racisme qui part de Marseille le 15 octobre 1983 et se termine à Paris le 3 décembre 1983 constitue un évènement marquant de l’histoire sociale et politique française. Née à Lyon à l’initiative de quelques jeunes et de militants des droits humains issus du quartier des Minguettes à Vénissieux, la Marche, qui rassemble à son arrivée à Paris plus de 100 000 personnes, met l’immigration, essentiellement maghrébine, sur le devant de la scène politique et médiatique.

Evènement fondateur dans la lutte pour l’égalité des droits politiques, civiques, sociaux… des immigrés et de leurs descendants (la « seconde génération »), la Marche est largement influencée par les grandes marches pacifiques menées, entre autres, en Inde par Gandhi et aux Etats-Unis par Martin Luther King.

Le mouvement à l’origine de la Marche a une ambition politique et sociale que ne traduit que très partiellement la couverture médiatique qui lui est consacrée. Motivés par des enjeux sociaux et politiques réels tels que la lutte contre le racisme et l’exclusion, l’accès à l’emploi ou le droit de vote des immigrés, les acteurs et les actrices de la Marche décident de se rassembler afin de réagir aux phénomènes d’exclusion et de discrimination dont ils se sentent les victimes et, comme l’affirment de nombreux marcheurs, de « faire bouger les choses ».

Afin de marquer le trentième anniversaire de la Marche, l’association Génériques consacrera le numéro 41 de sa revue Migrance à cet événement. Plusieurs approches – sans que cette liste ne soit limitative - peuvent ainsi être l’objet d’une communication pour ce numéro.

- Les marches dans l’histoire. Situer la Marche de 1983 dans l’histoire globale de la lutte pour la conquête de droits nouveaux (droits civiques et/ou culturels, égalité, indépendance…) et s’interroger à la fois sur les nouvelles formes et modalités de revendications collectives, et leurs résonances en France.

- Le contexte social, politique et économique en France en 1983 est primordial afin de saisir les facteurs et enjeux de la Marche à l’échelle nationale : les attaques et crimes racistes contre les immigrés, les violents affrontements entre forces de l’ordre et jeunes des quartiers populaires, la « banalisation » des discours xénophobes et/ou racistes, la montée dans le paysage politique français de l’extrême droite (le succès électoral du Front national à Dreux en septembre 1983), l’arrivée de la gauche au pouvoir juste deux ans auparavant, l’extension de la liberté d’association aux étrangers en octobre 1981, les actions menées par le mouvement associatif comme par exemple la Cimade ou l’association SOS Avenir Minguettes, la crise économique (la désindustrialisation, la hausse du chômage, les fermetures d’usines qui utilisent une large main-d’œuvre immigrée...) et la participation des travailleurs immigrés à la lutte contre la fermeture de sites industriels (Renault, Talbot, Usinor…) ont ainsi des répercussions sur les motivations des marcheurs.

- Les organisateurs de la Marche : une approche sociologique. Qui sont les marcheurs ? Français pour la plupart, enfants d’immigrés ou descendants d’anciens supplétifs dits « harkis », cette « seconde génération », issue de l’immigration postcoloniale, émerge sur le devant de la scène, associée à la fois à une histoire coloniale et de la guerre d’Algérie qui ne passent toujours pas, et au malaise social, dorénavant médiatisé, autour des « banlieues » (affrontements entre forces de police et « jeunes » au quartier des Minguettes par exemple). Quelles ont été ainsi les motivations et les trajectoires des marcheurs de 1983 ? D’autres acteurs, militants des droits humains (Père Christian Delorme ou Jean Costil par exemple), participent ou accompagnent aussi la Marche. Quels enjeux et quelles relations entre les différents acteurs de la Marche ?

- Et les femmes ? La Marche rallie aussi de nombreuses marcheuses. Qui sont-elles ?

Leurs revendications/aspirations rejoignent-elles celles des hommes, dans ce contexte où les luttes féministes se poursuivent, notamment avec le mouvement des « jeunes féministes » ? Quelle place occupent-elles dans les mouvements féministes d’alors, et quelle place occupent les revendications féministes dans la Marche ? Et quel rôle jouent les femmes dans l’organisation et le déroulement de la Marche, aussi bien avant, pendant, qu’après 1983?

- Les représentations de la Marche. La fin de l’illusion du « retour des immigrés » dans leur pays, la révélation d’une immigration familiale et, par conséquent, d’une société diverse constituent aussi une (r)évolution dans les représentations construites autour de cette « seconde génération ». Quels sont aussi les impacts culturels de la Marche (littérature, cinéma, théâtre, musique…) ? Comment se construit la « seconde génération » dite des «  beurs et beurettes » dans, par ou par rapport à la Marche ?

- L’après 1983 : quelles incidences la Marche a-t-elle eu dans la société française ? La Marche constitue un marqueur décisif dans l’évolution des mouvements antiracistes et de l’antiracisme en général. Qu’est-ce qui se joue dans le foisonnement associatif et les positionnements des uns et des autres suite à la Marche (SOS Racisme, France plus, Convergence 84…) ? Ce foisonnement se construit-il dans la continuité de la Marche ou en contrepoint ? Quelle postérité des revendications et quel bilan des acteurs de la Marche ?

Les chercheurs travaillant dans le domaine des sciences humaines et des sciences sociales sur ces thématiques et souhaitant publier un article sont priés de soumettre un résumé argumentaire accompagné d’un titre d’environ une demi-page avec leurs coordonnées à Louisa Zanoun à l’adresse l.zanoun[a]generiques.org avant le 15 mars 2013. La sélection des communications sera rendue publique le 22 mars 2013.

L’article terminé devra être envoyé avant le 19 mai 2013 en vue d’une publication fin juin 2013.

Télécharger l'appel à contribution

11/2/2013

Source : Génériques

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