Fausses promesses de rémunération, surveillance confiée à des néo-nazis... le reportage consacré aux intérimaires d'Amazon diffusé le 13 février sur la chaîne allemande ARD fait polémique outre-Rhin. La ministre du Travail dit souhaiter une enquête plus approfondie.
Outre-Rhin, un reportage sur Amazon fait grand bruit. Diffusé sur la chaine de télévision ARD, il dénonce les conditions de travail et de vie des intérimaires employés par le géant du e-commerce en Allemagne. Parmi les images fortes de ce document: des agents de surveillance travaillant dans la région de Hesse en bottes militaires et vêtements prisés des milieux néo-nazis. Employés par l'agence "H.E.S.S. Security" - une référence probable à Rudolf Hess qui fut l'un des plus proches collaborateurs d'Adolf Hitler -, ils ne sont pas employés par Amazon mais sont chargés de la sécurité des hôtels à bas prix dans lesquels logent les intérimaires qui travaillent pour le groupe américain et seraient allés jusqu' à fouiller leurs chambres.
Des intérimaires sous-payés
L'enquête menée pour la chaîne de télévision indique en outre que les intérimaires, souvent des immigrés originaires d'Espagne logés dans des appartements surpeuplés, touchent des salaires inférieurs en moyenne de 10% à ceux qui leur ont été promis. Des chiffres réfutés par le groupe de commerce en ligne qui a diffusé vendredi un communiqué dans lequel il affirme qu'"Amazon ne tolère en aucune manière la discrimination ou l'intimidation et [rejette] tout comportement de ce type".
Berlin prend le sujet au sérieux
Mais les conditions de travail des salariés d'Amazon ont suffisamment ému Berlin pour que la ministre du Travail, Ursula von der Leyen affirme au journal Die Welt am Sonntag que l'exécutif comptait prendre ce dossier au sérieux. "Si l'enquête montre que ces accusations sont vraies, l'agence de placement (qui a embauché les travailleurs) pourrait perdre sa licence" a-t-elle expliqué.
17/02/2013
Source : latribune.fr