mardi 5 novembre 2024 11:22

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Difficile retour au pays pour des jeunes Franco-marocaines

Un reportage de Sophie Pasquet présente des Franco-marocaines, filles d'ouvriers marocains venus en France dans les années 60/70 pour travailler dans l'industrie, le bâtiment, ou encore le textile. Aujourd'hui, elles retournent dans le pays de leurs parents. Un Maroc qu'elles pensent connaître parce qu'elles parlent arabe, qu'elles sont musulmanes et qu'elles y vont souvent en vacances. Mais elles se rendent compte vite que ce n'est pas le même pays!

Ces jeunes de la double culture représenteraient plus de la moitié des Français au Maroc (plus de 22000 personnes) et, selon les organismes chargés de les accueillir,  ils seraient de plus en plus nombreux.

Le retour des enfants d'immigrés ne touche pas que le Maroc mais d'autres pays émergents.

Il y a quelques mois, le New York Times parlait des  jeunes nés de parents Indiens aux Etats unis qui partent s'installer en Inde. Les autorités américaines commençaient à s'émouvoir de ce flux migratoire d'un nouveau genre car ce sont des jeunes très formés, comme ces jeunes Marocaines d'ailleurs...

Qu'est ce qui les pousse à s'installer dans le pays de leurs parents ?

Différentes raisons : la crise. Même si tout n'y est pas rose économiquement, le Maroc c'est 4% de croissance par an. Ces jeunes femmes sont diplômées, pourtant elles ne trouvent pas de boulot alors elles se disent pourquoi ne pas aller voir au Maroc. Myriam, par exemple a des compétences dans le domaine de l'Internet qui est en pleine expansion là-bas alors qu'ici elle a l'impression que tout a été déjà fait. La quête des origines de leurs parents aussi : Souaâd, 31 ans, est par exemple à la recherche de ses origines berbères. Beaucoup décrivent aussi le désamour de la France à leur égard : Malika par exemple dit " on a été des beurettes mais aujourd'hui on est des musulmanes "...

Est ce que l'installation est facile pour elles ?

Elles sont très bien accueillies par les entreprises car elles maîtrisent les deux langues et les codes. L'Etat marocain voit là un retour de compétences et les aide à créer des entreprises.  Dans la société, c'est différent. On les appelle les " zmigris ", les " immigrés ", comme on appelait leurs parents en France. Elles  s'installent dans une société très traditionnelle, où il est encore de bon ton que la femme fasse profil bas, où elles ne peuvent pas vivre en concubinage, prendre une chambre d'hôtel avec leur compagnon. Parfois, c'est un véritable choc culturel. Mais elles s'accrochent et puis elles sont très respectueuses.

On imagine que leurs parents sont fiers d'elles mais une fois qu'elles ont réussi !  Souvent le premier obstacle à franchir  est de convaincre leurs parents de les laisser partir ! Ils ne se sont pas toujours rendus compte que leurs pays avaient changé et ils ont peur pour elles. Ils l'ont quitté pour donner un avenir meilleur à leurs enfants et ces mêmes enfants leur disent maintenant : "bye, je rentre chez toi..." Au début, ils ne comprennent pas très bien. Mais ensuite, ils sont fiers car elles ont accompli ce -qu'ils disent- qu'ils auraient aimé faire : " le retour "

22 Février 2013

Source : France info

Google+ Google+