Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a adopté samedi 23 fevrier une réforme de ses statuts qui ramène dans l'instance "toutes les composantes de l'islam de France", a déclaré un de ses responsables, Abdallah Zekri.
L'assemblée générale du CFCM, réunie à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), a adopté à une large majorité (112 pour, 29 contre et 3 blancs) la réforme, qui prévoit une direction collégiale et une présidence tournante, selon M. Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie. "C'est un premier pas pour mettre un terme aux querelles, maintenant il faut préparer les élections", prévues pour le mois de juin, a-t-il ajouté.
BOYCOTT DES DERNIÈRES ÉLECTIONS
Le CFCM a été créé en 2003 sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, pour doter les 3,5 millions de musulmans vivant en France d'une instance représentative, mais il a rapidement été grippé par des conflits entre ses différentes composantes. Lors des dernières élections, en 2011, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) et la Grande Mosquée de Paris (GMP, proche des Algériens) avaient boycotté le scrutin. Parmi les grandes fédérations, il ne restait donc que le Rassemblement des musulmans de France (RMF, proche des Marocains), ce qui limitait la légitimité de l'instance.
Le compromis arraché samedi permet de les réunir en accordant un mandat de six ans à une direction collégiale (un président et au moins deux vice-présidents, issus de chacune des grandes fédérations). Le président tournera tous les deux ans (d'abord la GMP, puis l'UOIF et le RMF). Une source proche du dossier craint que le retour des grandes fédérations servent surtout à "neutraliser" le CFCM, qui serait selon elle, réduit à un rôle de "coordination lâche".
Outre le RMF, la GMP et l'UOIF, le CFCM regroupe des fédérations turques (CCMTF), afro-antillaises (FFAIACA), le mouvement Tabligh, Foi et Pratique et des représentants des grandes mosquées historiques.
23.02.2013
Source : Le Monde.fr avec AFP