Une convention relative à la gestion du Fonds de la promotion des investissements des Marocains résidant à l’étranger «MDM invest» vient d’être signée hier à Rabat par le ministre de l’Economie et des finances, celui chargé des MRE et le directeur par intérim de la Caisse centrale de garantie.
Des réajustements ont été introduits au programme qui a été lancé en 2009 pour inciter les compatriotes marocains
à l’étranger à investir dans leur pays.
«Les MRE comptent parmi eux une nouvelle génération d’entrepreneurs de plus en plus nombreux disposés à investir dans leur pays d’origine et à contribuer ainsi à son développement». Le constat est dressé par le ministre chargé des MRE, Abdellatif Maâzouz, lors de la cérémonie de signature d’une convention relative à la gestion du fonds de la promotion des investissements des MRE. Il s’agit d’une nouvelle version du programme «MDM Invest», lancé en 2009 au profit des MRE désireux d’investir au Maroc. Jusque-là, ce mécanisme a permis la réalisation de quelque 21 projets totalisant plus de 140 MDH d’investissements et la création de plus de 270 emplois directs. Des chiffres certes en deçà des ambitions, selon Maâzouz, mais, qui montrent qu’il existe une niche d’investisseurs à explorer. Aussi, le gouvernement a-t-il décidé d’introduire des ajustements au programme en ouvrant la possibilité au MRE de s’associer à des partenaires non MRE, marocains ou étrangers. Même les MRE rentrés définitivement au Maroc depuis un an peuvent bénéficier de ce mécanisme. Les prélèvements sur comptes en devises ou les transferts effectués depuis moins d’une année sur un compte en dirhams convertible tenu au Maroc sont considérés comme versements en devises.
Doté de 100 millions de dirhams et géré par la Caisse centrale de garantie, le Fonds permettra l’accompagnement sous forme de subventions des projets d’investissements nouveaux ou d’extension promus par les MRE. Cette subvention peut atteindre 10% du montant de l’investissement dans la limite de 5 millions de dirhams par projet à condition que l’apport en fonds propres des MRE représente au minimum 25% du montant total du projet. Si ce dernier n’est pas réalisé dans cinq ans, le bénéficiaire est contraint de rembourser au gouvernement le montant de la subvention. Cette initiative a été saluée par les différents partenaires notamment le secteur bancaire. Mohammed Kettani, vice-président du Groupement professionnel des banques du Maroc, a tenu à exprimer la mobilisation des banquiers marocains en faveur de ce dispositif. En effet, le financement bancaire dans le cadre de ce fonds peut atteindre 65%.
M. Maâzouz, qui a exprimé son optimisme quant à la réussite de cette nouvelle version du programme, a insisté sur l’importance de mener une «communication plus agressive auprès des MRE». Ce mécanisme, dit-il, fait partie d’un ensemble de mesures, voulues et mises en œuvre par le gouvernement, pour permettre aux Marocains du monde qui le désirent d’apporter leur contribution au développement du Maroc. Il tient à rappeler le lancement il y a un mois du portail Maghribcom qui vise à activer la circulation de l’information sur les opportunités d’investissement, de partenariat et d’emploi. «Son objectif est de servir de tremplin pour établir des partenariats gagnant-gagnant entre les opérateurs économiques, les universités et les instituts de recherche au Maroc et les compétences marocaines résidant de manière temporaire ou permanente à l’étranger. Plus de 18 000 personnes ont déjà visité le portail», souligne le responsable gouvernemental avec fierté.
Le gouvernement est conscient que les capacités d’épargne et d’investissement font l’objet d’une concurrence acharnée au niveau mondial. M. Maâzouz demeure confiant à ce niveau-là. Il estime que l’incitation que constitue MDM Invest, et les mécanismes d’encouragement déployés en partenariat avec certains pays de résidence peuvent représenter un élément décisif pour un arbitrage rationnel en faveur du Maroc en cette période de crise. «C’est en tout cas notre pari», précise-t-il.
Même son de cloche chez le ministre de l’Économie et des finances. Nizar Baraka signale qu’en cette conjoncture marquée par les aléas de la crise économique, le gouvernement entend encourager les MRE à investir dans leur pays en dépassant les obstacles qui ont été déjà identifiés.
Témoignage d’une Marocaine résidant à l’étranger
Wafaa Farhat Agoumi est revenue au Maroc avec son mari en 2010, après avoir vécu plus de 20 ans en France. Elle a pu monter son projet (école privée d’ingénierie de santé) en 2011 grâce au soutien de l’État qui l’a subventionnée à hauteur de 10%.
Approchée par le «Matin», en marge de la cérémonie de signature de la convention relative à la gestion du Fonds de la promotion des investissements des MRE, elle se dit satisfaite du mécanisme mis en place pour inciter les Marocains du monde à investir dans leur pays. Elle pense que les nouveaux ajustements introduits au programme faciliteront les investissements des MRE. «La nouvelle disposition permettant de s’associer à un investisseur local est très importante. Mon mari et moi avons peiné au départ à cause de la bureaucratie. Si nous avions quelqu’un sur place, je pense que nous aurions moins de difficultés», dit-elle.
Repères
Depuis 2009, le mécanisme «MDM invest» a permis la réalisation de quelque 21 projets totalisant plus de 140 MDH d’investissements et la création de plus de 270 emplois directs.
Des chiffres en deçà des ambitions du gouvernement.
Des réajustements ont été introduits au programme pour inciter davantage de MRE à investir au Maroc.
27 Février 2013, Jihane Gattioui
Source : Le Matin