Selon l’enquête Ifop/JDD, 56% des personnes interrogées sont hostiles à la volonté du gouvernement d’autoriser le droit de vote des étrangers aux élections locales. Une proportion en baisse (-5) par rapport à septembre 2012.
Les Français continuent de désapprouver la proposition n°50 du candidat François Hollande. 56% d’entre eux sont défavorables à l’autorisation du droit de vote aux élections locales pour les étrangers non européens résidant depuis plus de cinq ans en France. 32% des personnes interrogées par l’Ifop se déclarent même "très opposé" à ce principe relancé cette semaine par Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre a décidé de consulté les groupes parlementaires pour mesurer si le gouvernement est en mesure de réunir une majorité des 3/5e des députés et sénateurs nécessaire pour modifier la Constitution. L’ouverture du droit de vote des étrangers suppose, en effet, une réécriture de la loi fondamentale.
"Le symbole de la crispation identitaire"
La proportion de Français opposés au droit de vote est, toutefois, en baisse par rapport à la dernière enquête. Ils étaient 61% en septembre 2012 contre 56% aujourd’hui. Chauffée à blanc pendant la campagne électorale, l’opinion semble moins mobilisée contre cette vieille promesse de la gauche. Le sujet demeure profondément clivant dans la société française. Un clivage à la fois générationnel (56% des jeunes sont pour et seulement 36% des retraités), socio-professionnel (59% des ouvriers sont contre alors 59% des professions libérales sont favorables) et, bien sûr, politique (78% des sympathisants UMP sont contre tandis que 72% des supports d’Hollande sont pour).
"Le droit de vote cliva encore plus que le mariage pour tous, relève Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. Cette question demeure très épidermique. Elle le symbole de la crispation identitaire française depuis plusieurs années." A la lumière de ce sondage, la clé de cette question est dans les mains des sympathisants de la droite modérée. Leur opposition au droit de vote a baissé de 11 points en quatre mois. De quoi laisser un petit espoir au Premier ministre qui va tenter dans les prochaines d’arracher la trentaine de voix de parlementaires qu’il lui manque pour espérer une approbation de son projet.
le JDD :
3 février 2013, Bruno Jeudy
Source : Le Journal du Dimanche