Près d'un millier de personnes ont défilé samedi matin à Madrid pour demander le retrait de la nouvelle loi sur les étrangers, en cours d'examen parlementaire, estimant qu'elle entraînerait "un grave recul" des droits des immigrés, a constaté un photographe de l'AFP.
A l'appel de près de 70 associations solidaires et de soutien aux immigrés, les manifestants ont défilé en fin de matinée derrière une banderole où il était écrit: "Arrêtons la réforme de la loi sur les étrangers. Nous avons droit à des droits".
Ils dénoncent une réforme qui entraînera "un grave recul" des droits accordés à la population étrangère et qui "soutient une vision éminemment policière de la gestion des migrations qui assimile dangereusement la crise aux immigrés".
D'autres manifestations étaient prévues dans tout le pays à Barcelone, Bilbao, Tenerife, Grande Canarie, Alicante, Murcie et Malaga.
La réforme de la loi sur les étrangers, approuvée définitivement en juin par le gouvernement, prévoit d'augmenter de 40 à 60 jours la période de rétention des immigrants illégaux avant de procéder à leur expulsion et réduit le regroupement familial au conjoint et aux descendants.
En revanche, les immigrés, en âge de travailler et profitant d'un regroupement familial, y compris les enfants âgés de 16 à 18 ans, auront un permis de travail.
Afin de lutter contre les violences domestiques, la nouvelle loi permettra en outre aux femmes maltraitées d'obtenir "un permis de séjour pour circonstances exceptionnelles".
En Espagne, les étrangers représentaient début 2009 12% de la population espagnole contre 11,3% en 2008, selon les derniers chiffres officiels. Ceux-ci montrent que les arrivées ont été moins massives que les années précédentes, alors que pays est brutalement frappée par la crise, avec une économie en récession et un taux de chômage de plus de 17% touchant particulièrement les immigrés.
Source: Le Monde