vendredi 22 novembre 2024 09:22

Un charter de migrants afghans pour Kaboul programmé mardi

La France et la Grande-Bretagne ont programmé mardi soir un vol groupé pour expulser des clandestins afghans vers Kaboul, a-t-on appris lundi de source policière. Une information que la Cimade, seule association présente dans les centres de rétention français (CRA), a confirmée mardi. Le vol partira de Londres, fera escale à Lille, avant de rallier Bakou, en Azerbaïdjan, puis la capitale afghane, a précisé la source policière. Interrogé sur la programmation d'un tel vol groupé, le ministère de l'Immigration n'avait pourtant pas donné de réponse lundi en fin d'après-midi.

Selon Damien Nantes, responsable de la Cimade, lors de l'escale à Lille, des migrants afghans actuellement placés en rétention à Lille-Lesquin seront embarqués. "Une quinzaine de personnes seraient concernées", a-t-il dit. Il y aurait actuellement en France une cinquantaine de ressortissants afghans placés en rétention à travers tout le territoire, mais, pour certains d'entre eux, des procédures seraient toujours en cours. Ce vol groupé serait le premier depuis 2005.

Au lendemain du démantèlement de la "jungle" de Calais, le 22 septembre dernier, le président Nicolas Sarkozy a annoncé l'organisation de retours forcés en Afghanistan, en coopération avec le Royaume-Uni, conformément à un accord franco-britannique en date du 6 juillet 2009. Début octobre, les associations de défense de sans-papiers et l'opposition ont dénoncé un projet de "charter" franco-britannique de migrants afghans programmé le 6 octobre à destination de Kaboul. Le gouvernement a alors démenti toute organisation de vol à cette date.

Cependant, le ministre de l'Immigration Éric Besson a reconnu que des vols de ce type seraient organisés "dans les jours qui viennent". "Il y en aura sous réserve qu'un certain nombre de conditions soient remplies, que nous puissions être certains que les personnes soient en sécurité quand elles arrivent à Kaboul, et que, deuxièmement, il y ait la possibilité d'une aide à la réinstallation", a-t-il déclaré à la presse. Les associations de défense des immigrés et des droits de l'homme se sont émues que l'on reconduise des réfugiés dans un pays en guerre, où les conditions humanitaires et de sécurité ne cessent de se dégrader.

Source: Le Point

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