Le Musée de l'Aquitaine à Bordeaux (Sud-ouest de la France) a fait la part belle, dimanche, à la culture hassanie, le temps d'une veillée poético-musicale hassanie, animée par Azawan, le groupe musical de la ville de Guelmim.
Constitué de quatre femmes et de quatre hommes, le groupe a interprété avec brio un vaste répertoire de chants et de danse de cette tradition musicale, lors de ce concert commenté et encadré par des communications faisant état des dimensions historique, ethnographique et musicologique du répertoire.
La soirée a été organisée par le Musée de l'Aquitaine, l'Association Tiza (Rabat) et l'association Echanges et Cultures (Bordeaux), avec le soutien de la Mairie de Bordeaux, du ministère marocain de la Culture, de l'Agence de développement et de promotion des provinces du Sud, du Conseil consultatif des Marocains à l'Etranger (CCME) et de la Municipalité de Guelmim, et le concours du Consulat du Maroc à Bordeaux.
L'idée de cette soirée revient à Abdelaziz Jazouli, Professeur de droit public et sociologue de la culture. Elle a été commentée par l'ethnologue Abdelati Lahlou et le musicologue Ahmed Aydoun, et agrémentée de récitations poétiques par Taleb Bouya Laatigue.
Selon les organisateurs, la soirée exprime "la célébration de l'amitié du Maroc avec la France et la ville de Bordeaux", étant le résultat d'une collaboration de deux associations culturelles des deux pays.
Outre l'aspect festival, l'événement est davantage une occasion de faire découvrir au public bordelais, sur la base d'un savoir académique ce que représente la musique hassanie en tant qu'affluent de la culture poétique, ethnologique et musicologique nationale au Maroc.
La musique hassanie reflète l'un des aspects importants de la diversité culturelle au Maroc. Elle n'est "pas seulement le produit d'un brassage et de la rencontre entre les traditions orales du Sahara, mais aussi un système poético-musical élaboré et nuancé", soutiennent-ils.
Ce répertoire qui était jadis conçu, diffusé et valorisé exclusivement au sein des populations du sud marocain, gagne d'autres audiences plus au nord du pays et partout ailleurs.
La voix humaine en constitue le premier des instruments, celui laissant l'empreinte la plus forte, imposant son ton, ses nuances, ses inflexions, ses tensions et détentes.
Souvent, le jeu des instruments se présente comme le complément, voire l'imitation de la technique vocale. Les deux registres sont solidaires et indissociables et contribuent à définir l'atmosphère modale requise pour souligner le sens du corpus poétique.
Le concert a été l'occasion présenter l'ouvrage d'Ahmed Aydoun, "Azawan, la musique Hassanie, voyage au cœur du Maroc Saharien".
08 avr. 2013
Source : MAP