Le parti populiste compte participer pour la première fois au gouvernement. Les conservateurs ont promis des baisses d'impôt, des privatisations Erna Solberg, 52 ans, devrait être Premier ministre (Actualisé et édité avec précisions, déclarations).
Le Parti du progrès norvégien, un mouvement populiste et anti-immigration dont fut membre Anders Behring Breivik, a émis mardi l'intention d'entrer pour la première fois au gouvernement après la victoire des conservateurs aux élections législatives.
Le Parti du progrès s'est classé troisième du scrutin, lundi, et s'est placé en position d'arbitre puisque les conservateurs dirigés par Erna Solberg ne peuvent pas former de gouvernement majoritaire sans son appui.
Le mouvement populiste au sein duquel milita Anders Behring Breivik, l'assassin de 77 personnes en 2011 sur l'île d'Utoya et à Oslo, a obtenu 29 sièges, 12 de moins qu'il y a quatre ans, mais suffisamment pour détenir les clés de la majorité.
L'ensemble des partis de droite - Progrès inclus - totalise 96 sièges, soit 11 de plus que la majorité. Après huit années au pouvoir, les travaillistes du Premier ministre sortant, Jens Stoltenberg, et leurs alliés n'ont obtenu que 72 sièges.
Cette configuration pourrait contraindre Erna Solberg à faire des concessions aux populistes sur les questions des dépenses publiques, des impôts et de l'immigration, tout en évitant de s'aliéner ses deux alliés centristes, les démocrates chrétiens et les libéraux.
"Nous aurons un poids important dans un nouveau gouvernement et si nous voulons qu'il fonctionne, les quatre partis doivent avoir leur place et doivent être visibles", a déclaré le chef du Parti du progrès, Siv Jensen.
DYSLEXIE
Le parti populiste plaide pour que la Norvège dépense une part plus élevée de ses énormes revenus pétroliers et lutte contre l'immigration. Même s'il a policé son discours par soucis de respectabilité depuis le massacre commis par Breivik, beaucoup de Norvégiens, y compris au centre droit, le jugent encore trop radical pour gouverner.
Avec un excédent budgétaire s'élevant à 12% du produit intérieur brut (PIB) cette année, le futur gouvernement dispose d'une marge de manoeuvre pour augmenter les dépenses publiques et alléger la pression fiscale.
Erna Solberg, une ancienne scout qui a surmonté sa dyslexie, a promis pendant la campagne de réduire les impôts, d'améliorer le système de santé publique, de mener des privatisations et diversifier une économie très dépendante du pétrole.
La Norvège, qui bénéficie d'une industrie pétrolière offshore florissante, est l'un des rares Etats en Europe à ne pas sentir les effets de la crise avec un revenu annuel de 100.000 dollars par habitant, même si la croissance a ralenti.
Erna Solberg, 52 ans, a reconnu qu'elle devrait prendre en compte toutes les sensibilités pour former une coalition gouvernementale.
"Nous allons devoir faire des concessions et en exiger des autres pour dégager une ligne politique claire et qui s'inscrit dans la durée", a déclaré celle qui a été comparée à la "dame de fer" britannique Margaret Thatcher en raison de ses positions intransigeantes lorsqu'elle a été ministre entre 2001 et 2005.
10/09/2013
Source : Les Echos/Reuters