Surveiller l'afflux d'immigrants clandestins. C'est le projet de la Bulgarie qui envisage d'installer une clôture de 30 kilomètres sur une partie de sa frontière longue de 259 kilomètres avec la Turquie.
Il s'agit de surveiller des endroits difficilement accessibles où passent un nombre croissant d'immigrants clandestins, a annoncé le ministère de l'Intérieur mercredi. Ce dernier «propose l'édification d'une clôture de 30 kilomètres d'une hauteur de 3 mètres (...)» dans la zone du mont de Strandja (région d'Elhovo, sud-est) par «où passent environ 85%» des immigrants clandestins, pour la plupart Syriens. Un expert du ministère a précisé qu'il s'agira «probablement d'une grille en fer». Au cours d'une réunion spéciale qui se tiendra lundi sur la crise liée à l'arrivée massive de réfugiés, le gouvernement se prononcera sur ce projet d'une valeur de 5 millions de leva (2,5 millions d'euros), ainsi que sur le financement d'autres dépenses liées à l'accueil de réfugiés.
La zone autour du principal poste de frontière bulgaro-turc de Kapitan-Andréevo (sud-est) est protégée par des équipements sophistiqués de surveillance financés par l'Union européenne. Mais pour contourner cet espace, les immigrants clandestins affrontent les pentes abrutes de mont de Strandja où ils risquent de se perdre dans les forêts. «L'objectif est de re-diriger vers Svilengrad les personnes qui veulent traverser la frontière (...) L'objectif n'est pas de les repousser, l'objectif est qu'ils soient contrôlés à 100% pour savoir qui entre sur le territoire bulgare», a argumenté le vice-ministre de l'Intérieur.
La Bulgarie, porte d'entrée des réfugiés dans l'Union européenne
Selon le ministère, plus de 6800 immigrants clandestins, Syriens pour 70% d'entre eux, sont entrés en Bulgarie depuis le début de l'année, soit 50% de plus qu'en 2012. Et d'ici la fin de l'année, les autorités s'attendent à dépasser le nombre de 11.000 immigrants, bien que la capacité d'accueil du pays est normalement limitée à 5000 réfugiés. Le président de l'agence aux réfugiés a annoncé mercredi que les procédures de réponse pour les 4000 demandeurs d'asile seront réduites à un mois au lieu de cinq mois actuellement, grâce notamment à l'embauche de personnel supplémentaire.
Premier pays de l'Union européenne sur la route des réfugiés syriens, la Bulgarie, membre le plus pauvre de l'Union européenne, a demandé une aide financière et l'expertise de la Commission européenne ainsi que de plusieurs organisations internationales. Malgré l'ouverture de nouveaux centres d'accueil ces dernières semaines, ces lieux sont débordés et mal entretenus. La semaine dernière, le Parlement bulgare a rejeté la proposition du parti ultra-nationaliste Ataka de fermer la frontière avec la Turquie.
17/10/2013
Source : Le Figaro