Entre janvier et novembre 2024, 41 425 personnes ont été recensées, selon l’European Council on Refugees and Exiles (ECRE), dont 5 699 migrants mineurs non accompagnés, arrivés essentiellement en provenance du Mali, du Sénégal et du Maroc.
Cette hausse exponentielle est, selon Alberto Ares, chercheur à l'Institut d'étude des migrations de l'Université pontificale de Comillas (Universidad Pontificia Comillas) à Madrid, une redirection des flux migratoires qui contournent les blocages des frontières méditerranéennes. C’est ce qui explique que désormais 72,6 % des arrivées de migrants en Espagne sont concentrées aux Îles Canaries en 2024.
Le nombre de migrants arrivés clandestinement en Espagne en 2023 avait déjà marqué une augmentation de 82,1 % par rapport à 2022, avec un record de 36 888 arrivées, selon des chiffres du ministère de l’intérieur espagnol publiés en janvier dernier.
Conformément au plan de relance national « Espagne 2050 », le pays prévoit d’octroyer des permis de séjour et de travail à environ 300 000 sans-papiers chaque année pendant trois ans. Une mesure qui s’explique « par la nécessité de combler le besoin de main-d’œuvre étrangère pour préserver le système de sécurité sociale, affecté par le vieillissement de la population et la baisse de la natalité », selon Elma Saiz, ministre espagnole de l’inclusion.