L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a appelé, vendredi, à "un engagement plus large" de toute la région méditerranéenne et du reste de l'Europe pour prévenir les traversées périlleuses en Méditerranée, en reconnaissant que la migration est "un processus à gérer plutôt qu'un problème à régler".
"Nous espérons que appels à une attention accrue et à une intervention d'urgence en Italie se transforment en engagement plus large de toute la région méditerranéenne et du reste de l'Europe", a souligné le directeur général de l'OIM, William Lacy Swing, dans un communiqué.
M. Swing réagissait aux tragiques naufrages de bateaux transportant des migrants au large des côtes italiennes et maltaises, dont le dernier en date est survenu cette semaine près de Malte faisant des dizaines de morts et quelque 200 disparus.
Il s'est dit "profondément touché" par la mort de migrants et de demandeurs d'asile qui tentaient d'atteindre les côtes d'Europe, appelant à prendre des mesures d'urgence pour s'assurer que ce type de tragédies ne se reproduise plus.
L'OIM appelle, selon lui, à mettre en œuvre une approche globale à la gestion des migrations en soutenant l'idée qu'une action isolée n'est pas suffisante pour traiter les causes profondes et la réalité quotidienne responsables des dangereux périples vers l'Europe.
En ce sens, elle propose des mesures concrètes pour aider à la fois les migrants et les pays concernés tout au long de l'itinéraire migratoire.
"En s'appuyant sur son cadre opérationnel pour les crises migratoires, sa connaissance approfondie de la mobilité et son expérience sur le terrain, l'OIM demande expressément à la communauté internationale de trouver une approche plus globale pour protéger les migrants et garantir la dignité humaine", ajoute le communiqué.
Le renforcement du dialogue et de la coopération, a relevé l'organisation, doit s'appuyer sur un changement dans le discours public sur la migration en reconnaissant que la migration est un processus à gérer plutôt qu'un problème à régler.
Dans ce contexte, M. Swing a apporté son appui à l'appel du HCR demandant à prendre des mesures d'urgence pour prévenir ce type de tragédie et a appelé tous les intervenants à gérer la situation des migrants qui entreprennent de dangereux périples.
"Pour l'instant, la priorité est de sauver des vies", a-t-il insisté, en estimant nécessaire pour les pays membres de s'assurer que toute personne voyageant dans des conditions dangereuses soit secourue et que les trafiquants qui profitent d'individus désespérés soient poursuivis.
L'organisation prône l'amélioration du dialogue et de la coopération avec l'UE et entre les pays au sud de la Méditerranée et les pays de transit et d'origine, afin d'améliorer la préparation et les réponses nationales à la protection de tous les migrants, quel qu'en soit le statut juridique.
A cet égard, M. Swing a proposé de tenir des consultations de haut niveau pour réunir tous les acteurs et les partenaires concernés le long des itinéraires de la Méditerranée vers l'Europe.
Dans les pays de transit, il a affirmé que l'OIM est prête à déployer davantage d'efforts pour renforcer la capacité des autorités à gérer les flux migratoires.
"Ces efforts ne doivent pas se limiter au contrôle des frontières mais doivent inclure d'autres mesures concrètes telles que des programmes de réinstallation dans des pays de l'UE pour protéger les plus vulnérables", a-t-il expliqué.
"Malgré le courage de centaines de secouristes, plusieurs dizaines de milliers de migrants ont déjà péri dans la Méditerranée ces 15 dernières années", a-t-il déploré.
19 oct. 2013
Source : MAP