Moins de 2.000 immigrants clandestins sont détenus dans les centres rétention en Libye, un chiffre en baisse par rapport aux deux dernières années grâce à la politique de rapatriement de Tripoli, a indiqué mardi un haut responsable libyen.
"Moins de 2.000 immigrants séjournent dans les douze centres de rétention du pays", a déclaré à l'AFP le colonel Mohamed Béchir, directeur des investigations au service des passeports, en marge d'un atelier international sur l'immigration clandestine à Sabratha (ouest).
Un participant occidental a précisé à l'AFP que ce chiffre était de plus de 6.000 il y a deux ans.
"Cette baisse s'explique par une politique de rapatriement massif appliquée par Tripoli durant les derniers mois", a-t-il ajouté.
Ces opérations ont été dénoncées par le Haut commissariat pour les réfugiés de l'ONU (HCR) aux motifs que les clandestins n'ont pas la possibilité de déposer une demande d'asile et que la Libye n'a pas signé les conventions des Nations unies sur les réfugiés.
M. Béchir a rejeté ces accusations, affirmant que son pays ne "peut pas rapatrier un immigrant contre son gré". Il a reconnu toutefois qu'il y avait un "problème avec les (immigrants) Somaliens", dont le pays est déchiré par une guerre civile depuis 1991.
Le directeur du Conseil italien pour les réfugiés, Christopher Hein, a indiqué que son ONG avait visité la plupart des centres de rétention libyens, enregistrant la présence de réfugiés d'Erythrée, de Somalie et de Soudan.
"Nous cherchons des solutions pour ces réfugiés, comme leur installation dans un pays tiers", a-t-il déclaré à l'AFP, affirmant que l'Italie avait accueilli récemment 67 Erythréens qui étaient détenus dans les centres de rétention libyens.
Par ailleurs, la Libye et l'Italie se sont félicitées de leur coopération en matière de lutte contre l'immigration clandestine à l'occasion d'une visite en Libye du ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni, a rapporté mardi l'agence libyenne Jana.
M. Maroni a co-présidé avec son homologue libyen Abdelfattah Laâbidi une réunion consacrée au "suivi de l'application de l'accord en matière de lutte contre l'immigration clandestine" en vertu duquel Rome continue à refouler vers Tripoli les immigrants clandestins interceptés en Méditerranée.
M. Laâbidi a souligné que le nombre des immigrants ayant réussi à atteindre les côtes italiennes depuis la Libye a diminué de 90% depuis l'entrée en vigueur de l'accord, le 7 mai dernier, a indiqué Jana.
De son côté, M. Maroni a souligé le "souci de son pays" de poursuivre sa coopération avec Tripoli, notamment en lui assurant les ressources financières et la formation des équipages pour la surveillance des côtes libyennes qui s'étendent sur plus de 1.700 km.
Source : AFP