La France soutient "la très grande majorité" des mesures préconisées par la Commission européenne pour lutter contre le trafic des réfugiés en Méditerranée, mais appelle à "faire preuve de réalisme dans leur mise en oeuvre", a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
La Commission européenne a présenté mercredi 38 actions qui ont été discutées jeudi au cours d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE à Bruxelles.La Commissaire aux affaires Intérieures Cecilia Malmstrom préconise un renforcement des patrouilles en mer et dans les airs de Chypre à Gibraltar pour repérer, intercepter ou secourir les embarcations transportant les migrants clandestins.Elle prône également la conclusion d'accords avec les pays de départ ou de transit des migrants pour les faire intercepter avant qu'ils ne prennent la mer ou lorsqu'ils sont encore dans les eaux territoriales. En contrepartie, elle préconise de faciliter l'immigration légale.Elle recommande enfin une solidarité entre les Etats de l'UE pour accueillir les demandeurs d'asile et réinstaller les réfugiés les plus vulnérables."Je partage la très grande majorité des propositions" présentées, a déclaré Manuel Valls au cours d'un point de presse."Mais il faut faire preuve de réalisme dans la mise en oeuvre" a-t-il averti."Personne ne peut accepter le drame de Lampedusa", a-t-il dit. "Il faut veiller à bloquer les départs", a-t-il insisté, citant pour exemple les accords conclus par l'Espagne avec le Sénégal et la Mauritanie.Il a en revanche écarté l'idée d'accorder des visas humanitaires et toute modification de la convention de Dublin qui depuis 2003 impose au pays d'entrée d'héberger les migrants, de traiter les demandes d'asile et de renvoyer les clandestins recalés. "Cela ne répond pas au drame de Lampedusa", a-t-il soutenu.
Plus de 300 personnes ont péri noyées début octobre dans le naufrage de leur embarcation au large de la petite île italienne de Lampedusa, première terre de l'UE au départ des pays du Nord de l'Afrique.Les dirigeants de l'UE ont réclamé pour leur sommet des 19 et 20 décembre la présentation d'un plan d'actions concrètes pour lutter contre les filières qui organisent les traversées pour éviter de nouvelles tragédies.05 déc 2013Source : AFP