Des cartes de paiement Visa sans compte bancaire, principalement destinées à faciliter le transfert d'argent des populations immigrées, seront lancées mardi dans la grande distribution, une première en France selon la société qui les commercialise.
"C'est la première fois en France qu'on trouvera des cartes Visa en libre service, sans ouvrir un compte dans une banque", a affirmé Thierry Bricman, chef du projet au sein de l'entreprise MEFTEL, spécialisée dans les cartes téléphoniques prépayées, lors d'un point presse à Marseille.
Ces cartes, appelées "Transcash", seront disponibles au prix de 19,90 euros dans les grandes surfaces Auchan avant leur extension à d'autres enseignes, ainsi qu'à 5.000 bureaux de tabac et de presse.
Une fois le pack composé de deux cartes (l'une noire, l'autre rouge) acheté, le client doit appeler un numéro pour s'identifier afin que les "vérifications nécessaires" soient faites et créer son code secret.
Il pourra alors alimenter la "carte noire" en achetant des recharges (de 50 à 500 euros), à condition toutefois de s'acquitter d'un surcoût (5 euros pour 50 euros, 8 euros pour 100 euros, 10 euros pour 150 euros...) et de frais de gestion mensuels de 1,50 euro.
Outre la possibilité de régler ses achats comme avec une carte de paiement classique, l'intérêt est surtout de pouvoir effectuer, par internet, téléphone ou SMS, des transferts gratuits sur la carte rouge, préalablement remise à la personne de son choix.
Ce système, qui existe déjà aux Etats-Unis, vise essentiellement "les travailleurs d'origine étrangère qui ont besoin de transférer de l'agent et qui passent actuellement par l'américain Western Union", explique M. Bricman, estimant que "c'est un service identique sans le déplacement au guichet".
Selon le MFTEL, qui espère vendre "100.000 packs" d'ici fin 2010, la Banque mondiale estime à 9,2 milliards d'euros le montant des fonds transférés annuellement par les travailleurs étrangers depuis la France vers les pays méditerranéens.
La société marseillaise espère aussi attirer "les personnes exclues du système bancaire" qui pourront ainsi effectuer des achats sur internet ou à distance.
Source : Le Parisien