Plus de 33 millions de personnes étaient déplacées internes dans le monde à fin 2013 en raison des conflits, soit une hausse spectaculaire de 4,5 millions par rapport à 2012, selon un rapport de l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC).
"63 pc des flux de déplacement interne concernent uniquement cinq pays: la Syrie, la Colombie, le Nigéria, la République démocratique du Congo et le Soudan", révèle le rapport de l'observatoire norvégien présenté conjointement avec le Haut-Commissariat aux réfugiés à Genève.
Ce nombre record de personnes déracinées à l'intérieur de leur propre pays confirme une tendance inquiétante à la hausse pour le déplacement interne depuis la fin des années 1990, estime Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, dont dépend l'IDMC.
"Nous avons une responsabilité partagée pour agir et mettre fin à ces souffrances massives. Il est impératif d'apporter immédiatement protection et assistance aux déplacés internes", a affirmé à cette occasion le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres.
Dans le détail, 8,2 millions de personnes étaient nouvellement déplacées à fin 2013, soit une augmentation de 1,6 million en comparaison avec 2012. "Une part effarante de 43 pc d'entre elles concerne les déplacés internes en Syrie", précisent les auteurs du rapport.
L'IDMC fait état de "l'effroyable réalité de la vie" à l'intérieur de la Syrie, où se trouve désormais la plus importante population de déplacés internes au monde.
"De larges populations de déplacés internes sont particulièrement visées par des bombardements d'artillerie et des frappes aériennes", déplore le rapport selon lequel des groupes armés contrôlent les zones où se trouvent des camps accueillant des déplacés.
Au rythme de 9.500 personnes par jour qui deviennent des déplacés internes en Syrie, le pays proche-oriental demeure le théâtre de la plus grave crise de déplacement interne au monde.
Les trois pays où sont observés les pires niveaux de déplacement de populations, à savoir la Syrie, la République centrafricaine et la RDC, totalisent 67 pc des 8,2 millions de nouveaux déplacés pour l'année 2013.
De l'avis de Jan Egeland, les tendances actuelles n'augurent rien de bon pour l'avenir d'autant plus que les organisations humanitaires n'y arriveront pas toutes seules.
19 mai 2014
Source : MAP
