dimanche 24 novembre 2024 16:40

Le Brésil approuve des quotas de 20% pour les Noirs dans l'administration

Le gouvernement brésilien a promulgué lundi la dénommée "loi des quotas" qui réserve 20% des places aux Noirs et métis dans les concours de l'administration publique, dans ce pays où plus de la moitié de la population est constituée d'afro-descendants.

"Nous avons commencé ce changement dans la composition raciale des fonctionnaires de l'administration fédérale pour qu'elle soit plus représentative de la population brésilienne", a déclaré la présidente Dilma Rousseff lors de la cérémonie de promulgation où étaient présents des représentants des mouvements noirs.

"C'est seulement le début. Nous espérons que cette loi servira d'exemple pour l'adoption de mesures similaires dans les autres pouvoirs et organismes fédéraux ainsi que dans les entreprises et organisations privées", a souligné Mme Rousseff.

La loi limite l'application des quotas à dix ans et concerne les fondations et entreprises publiques fédérales, ainsi que les sociétés d'économie mixte contrôlées par l'Etat comme le géant pétrolier Petrobras, les banques Caixa Economica Federal et Banco do Brasil, et la Poste.

Le projet n'étend pas les quotas aux pouvoirs législatif et judiciaire car c'est à eux d'en prendre l'initiative.
Ces quotas sont réservés aux candidats qui se déclarent Noirs ou métis au moment de leur inscription au concours.

Après treize années de débat, Mme Rousseff avait promulgué en août 2012 une loi qui a fait polémique. Le texte réserve 50% des places des universités aux élèves issus des écoles publiques, avec une priorité donnée aux étudiants noirs, métis et indiens.

Le Brésil a été l'un des dernier pays à abolir l'esclavage, en 1888.

Les mouvements afro-brésiliens reconnaissent "quelques progrès en 500 ans" mais affirment qu'il reste "beaucoup à faire".

"Malheureusement, il y a encore 91% de la population noire qui n'a pas réussi à entrer à l'université et à peine 5,3% d'afro-descendants occupent des postes de direction dans les 500 plus grandes entreprises du pays. C'est un scandale", avait déclaré au début de l'année à l'AFP David Raimundo Santos, un religieux franciscain qui dirige l'ONG Educafro.

9 juin 2014

Source : AFP

 

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