Les participants à un séminaire organisé, mardi à Alicante (Sud-est de l'Espagne), dans le cadre de la 23ème assemblée de l'Alliance des agences méditerranéennes de presse (AMAN), ont souligné l'importance de la coopération avec les pays émetteurs et de transit de l'immigration irrégulière pour avancer dans la lutte contre ce phénomène dans le pourtour méditerranéen.
Au-delà de l'approche sécuritaire et des mesures prises pour freiner les flux migratoires illégaux, une coopération au développement avec les pays d'origine, notamment subsahariens, s'avère nécessaire pour juguler la problématique migratoire que connaît la région méditerranéenne, ont indiqué les intervenants à ce séminaire tenu sous le thème "Immigration et frontières au 21ème siècle".
Dans ce sens, le directeur du Centre national espagnol de l'immigration et des frontières, Hector Moreno Garcia, a passé en revue la situation du phénomène migratoire à l'UE, mettant en garde contre les menaces et les risques liés à la hausse du nombre de tentatives pour accéder illégalement au territoire communautaire.
Plus de 23.000 migrants ont trouvé la mort entre 2000 et 2013 dans leurs tentatives d'atteindre l'"El dorado" européen, a déploré Moreno Garcia, citant des chiffres de l'UE, précisant que les réseaux criminels spécialisés dans l'immigration clandestine tirent profit de ce fléau.
Pour remédier à cette situation, Moreno Garcia a mis l'accent sur la nécessité de renforcer la coopération avec les pays voisins, l'implication de la communauté internationale et la collaboration avec les agences chargées de faire face au problème de l'immigration illégale, faisant observer que la coopération avec le Maroc en la matière a donné des résultats "excellents".
L'universitaire espagnol Juan David Sempere a, de son côté, présenté un exposé sur l'évolution de l'immigration de et vers les pays du Maghreb, notamment dans cette conjoncture marquée par la crise, notant un changement de tendance de ce phénomène.
Affectés par la crise économique, des milliers d'européens, notamment espagnols, s'installent actuellement dans les pays du Maghreb, notamment le Maroc, la Tunisie et l'Algérie, à la recherche d'un avenir meilleur, a indiqué Sempere, professeur à l'Université d'Alicante et expert en la matière.
Intervenant lors de cette rencontre, Francisco Alcaraz, représentant de la fondation "Casa Mediterraneo", a relevé que les pays d'accueil des immigrés doivent concevoir le côté positif de l'immigration, insistant sur l'aspect humain de ce "phénomène naturel".
Selon lui, les immigrés ont contribué énormément au développement de leurs pays d'accueil et par conséquent ces individus "ne doivent pas être considérés maintenant comme des criminels", soulignant la nécessité de l'amélioration des conditions de vie des pays d'origine de l'immigration illégale.
Le programme de l'assemblée générale, qui se tient pour la troisième fois en Espagne, comprend plusieurs séminaires autour de la communication, la diplomatie, et l'innovation qui connaîtront la participation de responsables des agences de presse membres de l'AMAN et d'experts en la matière.
En marge de la réunion d'Alicante, il sera procédé, mercredi, à la remise des Prix de l'AMAN du meilleur article et de la meilleure photo.
10 juin 2014
Source : MAP