jeudi 4 juillet 2024 20:11

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Les défis de l'enseignement de la langue arabe aux enfants marocains en Italie au centre d'une rencontre à Bergame

Les difficultés en matière d'enseignement de la langue arabe aux enfants des Marocains installés en Italie ont été au centre d'une rencontre organisée récemment par un collectif d'associations marocaines dans le nord de la péninsule sur le thème "Réalité et perspectives de la langue arabe en Italie".

Initiée par la Coordination des associations marocaines de Bergamo et Brescia, en partenariat avec la province de Bergame, cette rencontre, qui a eu lieu dans la commune de Nembro, s'est fixée pour objectif, selon ses organisateurs, de jeter la lumière sur l'importance de l'enseignement de la langue arabe en tant qu'outil permettant aux enfants issus de la deuxième génération d'immigrés marocains de préserver leurs liens avec la mère patrie et leur identité culturelle.

Les organisateurs expliquent, dans un communiqué parvenu à la MAP, que cette rencontre, à laquelle ont pris part notamment des chercheurs, des acteurs de la société civile, des responsables locaux ainsi que des enseignants, a permis également de mettre l'accent sur différentes problématiques dont la diversité des méthodes suivies en matière d'enseignement de la langue arabe, généralement confié à des ONGs et des institutions religieuses (mosquées et instituts culturels islamiques).

Dans son allocution, le consul général du Royaume à Milan, Mohamed Benali, a souligné que le consulat encourage toute initiative émanant des associations et centres enseignant la langue arabe qui constitue un facteur fondamental pour préserver l'identité culturelle des Marocains établis à l'étranger, leur religion et leur attachement à leur pays d'origine.

Selon M. Benali, la question de l'enseignement de la langue arabe nécessite "une étude scientifique académique" ainsi que la conjugaison des efforts de l'ensemble des acteurs concernés pour trouver les solutions adéquates.

L'avenir de l'enseignement de la langue arabe en Italie passe par son introduction, en tant que langue étrangère, dans les programmes scolaires des écoles publiques de la péninsule, a-t-il ajouté.

Pour sa part, Ahmed El Amri, ancien enseignant à la faculté des lettres de l'Université Mohammed V de Rabat, a estimé que "l'inefficacité" de l'enseignement de la langue arabe aux enfants établis à l'étranger est due notamment à l'absence de programmes scolaires efficients, au nombre très réduit des enseignants, au manque de "laboratoires linguistiques" et à "l'absence totale" de coordination entre les acteurs concernés par cette question.

De son côté, Mohamed Hassoun, dépêché en Italie par la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l'étranger pour y enseigner la langue arabe et la culture marocaine, a relaté son expérience dans ce domaine, soulignant la nécessité de déployer des efforts notamment pour promouvoir la situation des enseignants à l'étranger.

M. Hassoun a, dans ce cadre, fait observer que seulement cinq professeurs assurent l'enseignement de la langue arabe pour un effectif de 23 mille enfants scolarisés dans la région de Lombardie (nord). "Il s'agit d'un nombre insignifiant en comparaison avec celui des enseignants marocains exerçant dans d'autres pays dont la France et la Belgique", a-t-il fait remarquer.

Abondant dans le même sens, l'acteur associatif Mohamed Maltouf a mis en exergue les efforts déployés par les associations en matière d'enseignement de la langue arabe, relevant les principales contraintes pesant sur le travail de ces ONGs dont le temps "très réduit" consacré aux cours, l'absence de programmes pédagogiques unifiés et le manque de salles, dans la majorité des mosquées, pour dispenser des cours.

Le manque de compétences formées pour enseigner la langue arabe, l'absence d'une stratégie bien ficelée et la multiplication des intervenants compliquent davantage toute tentative de promouvoir cet enseignement, a-t-il ajouté, appelant à réglementer ce domaine pour bannir "l'anarchie et l'improvisation".
Cette rencontre s'est déroulée en présence, outre le président de l'association organisatrice, Mohamed Amrani, du représentant de la province de Bergame, du président de la municipalité de Nembro, ainsi que d'universitaires italiens et d'acteurs du monde associatif marocain.

11 juin 2014

Source : MAP

 

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