Quatre joueurs en conférence de presse sur la plage, les pieds dans l'eau, visiblement détendus : voilà l'image que veut donner la sélection suisse au Brésil. Mais si les joueurs signent des autographes, prennent des photos avec les supporters, pas facile en revanche de les faire parler de football. Le secret est bien gardé par le sélectionneur allemand de la "Nati", Ottmar Hitzfeld.
Le Suisse Stephan Lichtsteiner en conférence de presse le 17 juin 2014
Daniel Visentini est un journaliste suisse spécialiste de la sélection nationale. Il confirme : "C'est une équipe qui est effectivement très secrète. On ne peut pas voir les entraînements de l'équipe de Suisse. Les joueurs sont difficilement abordables, sauf en conférence de presse, mais c'est assez minuté".
Les joueurs sont difficilement abordables, sauf en conférence de presse, mais c'est assez minuté. Daniel Visentini, journaliste suisse
Il poursuit en expliquant que le "paradoxe veut que la Suisse se soit un peu ouverte. En tout cas c'était la volonté affichée au début de ce Mondial, en prenant un hôtel au bord d'une plage, en ayant la possibilité d'aller sur cette plage. Cela dit, elle fait quand même attention à ne pas trop s'ouvrir, à ne pas se mettre trop de pression".
La "Nati" se fait donc discrète pour bien préparer son match contre une équipe de France qu'elle craint, comme l'explique le sélectionneur adjoint, Michel Pont : "C'est la première fois que ça m'arrive en 13 ans. C'est extrêmement difficile pour moi de trouver des points faibles (à l'équipe de France, ndlr). L'équipe de France d'aujourd'hui, force est de constater qu'elle est au top dans les grandes nations du football mondial".
8 des 14 joueurs alignés contre l'Équateur sont issus de l'immigration
L'autre particularité de cette équipe suisse est qu'elle est composée en grande partie de joueurs issus de l'immigration. Ainsi, sur les 14 joueurs qui ont participé au premier match face à l'Équateur (2-1), 8 sont soit nés à l'étranger, soit nés en Suisse de parents étrangers.
Ils s'appellent Xhaka, Behrami, Djourou, Shaqiri, Mehmedi ou Seferovic. Ils sont d'origine kosovare, croate, serbe, ivoirienne, turque. Formés en Suisse, ces joueurs ont dynamisé la sélection, selon Michel Pont : "Ça n'a pas changé le football suisse, mais ça a aidé à le faire évoluer, surtout dans la mentalité et ce côté 'peur de rien' ou 'garçons écorchés vifs'. On a une équipe extraordinairement riche en termes de paysage multiculturel, ce qui est une grande force".
Cette équipe est à l'image d'un pays, et cela n'est pas pour déplaire à Stéphane, un supporter : "Il y a différents caractères dans l'équipe et je crois que c'est ce qu'il faut pour avoir du succès". Le 9 février, les Suisses ont dit non à l'immigration de masse lors d'un référendum. À l'époque, le sélectionneur allemand de la Nati Ottmar Hitzfeld avait réagi, regrettant qu'un petit pays comme la Suisse se passe des talents venus d'ailleurs...
20/06/201, Brice Dugénie
Source : rtl.fr