20 juin 2014 (AFP) - Le gouvernement canadien a resserré vendredi les règles encadrant l'embauche de travailleurs étrangers temporaires au Canada, en réponse à des abus largement répandus de la part d'employeurs privilégiant souvent ces étrangers aux Canadiens.
Cette réforme vise à redonner au programme des travailleurs étrangers temporaires son objectif de départ, "soit celui d'être une ressource limitée utilisée en dernier ressort par les employeurs en l'absence de Canadiens qualifiés pour occuper les postes vacants", a expliqué le ministre de l'Emploi, Jason Kenney.
Parmi les nouvelles mesures, la durée de séjour d'un travailleur étranger temporaire au Canada est ramenée de 4 à 2 ans, et les entreprises de plus de 10 employés ne devront pas avoir plus de 10% de leur main-d'oeuvre à faible revenu d'origine étrangère.
De plus, les postes faiblement rémunérés ou nécessitant peu de compétences dans des secteurs comme la restauration ou le commerce au détail ne pourront être offerts à des travailleurs étrangers dans les régions où le taux de chômage dépasse 6%, comme c'est le cas dans la plupart des grandes villes du pays.
Cette mesure vise à encourager l'embauche de jeunes Canadiens, beaucoup plus touchés que leurs aînés par le chômage.
En cas d'infraction constatée lors de visites d'inspecteurs plus nombreux, les employeurs s'exposent à des amendes allant jusqu'à 100.000 dollars et des peines de deux ans de prison.
Cette réforme suit des centaines de plaintes sur des recrutements d'étrangers, alors que des Canadiens avaient posé leur candidature, dans le transport routier, les restaurants McDonald's ou même de grandes banques.
A la suite de ces abus, un moratoire à l'entrée de travailleurs étrangers avait été imposé au printemps dans le secteur de la restauration.
Les nouvelles mesures ne s'appliquent pas aux travailleurs saisonniers agricoles étrangers et aux aides domestiques.
20 juin 2014
Source : AFP